Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales rebondissaient mercredi après l'annonce du ralentissement de l'inflation américaine en juillet, notamment grâce à la baisse des prix de l'essence, les investisseurs anticipant un adoucissement de la politique de relèvement des taux directeurs de la Banque centrale américaine (Fed).

A New York, la Bourse grimpait, célébrant le ralentissement de l'inflation américaine. Vers 16H00 GMT, le Dow Jones prenait 1,58%, l'indice élargi S&P 500 2,01% et le Nasdaq, à forte coloration technologique, 2,66%.

La veille, les indices de Wall Street avaient été plombés par les avertissements pessimistes des fabricants de semi-conducteurs.

Les Bourses européennes ont clôturé en hausse, mais plus modestement. Francfort a gagné 1,23%, Milan 0,95%, Paris 0,52% et Londres 0,25%. A Zurich, le SMI a pris 0,20%.

L'inflation a ralenti plus que prévu en juillet aux États-Unis - grâce notamment à la baisse du prix de l'essence à la pompe-, mais reste à un niveau très élevé.

Les prix à la consommation ont augmenté de 8,5% sur un an, selon l'indice des prix à la consommation (CPI) publié mercredi par le département du Travail. Sur un mois, l'inflation est même nulle, ce qui signifie que les prix n'ont, contre toute attente, pas augmenté par rapport à juin.

"Les marchés poussent un ouf de soulagement", observe Pierre Bismuth, directeur général de Myria AM, qui souligne toutefois que "tout est bon à prendre au mois d'août pour les marchés, surtout pour sortir de la zone rouge" où se trouvent la plupart des indices boursiers depuis le premier janvier.

L'inflation sous-jacente, qui exclut les prix de l'alimentation et de l'énergie particulièrement volatiles, a également ralenti, à 5,9% sur un an, alors que les marchés l'attendaient en hausse (+6,1% d'après Factset).

"La probabilité estimée d'une hausse des taux directeurs de la Fed de 75 points de base en septembre s'est littéralement effondrée", constate pour sa part Joschen Stanzl, de CMC Markets.

Pierre Bismuth ne se dit pourtant pas "certain que la Fed soit accommodante" au vu de ces chiffres qui, en plein été, peuvent être considérés comme insuffisants pour indiquer une tendance ferme.

"La Fed pourrait vouloir se donner des marges de manoeuvre en septembre en frappant fort" avec une hausse de 75 points de base avant les élections de mi-mandat de novembre, encouragée par "la robustesse de l'économie américaine" et une inflation qui demeure élevée.

Les marchés obligataires réagissaient particulièrement à la nouvelle. Le rendement à deux ans américain descendait à 3,154%, contre 3,26% à la clôture mardi, les investisseurs s'alignant sur l'hypothèse d'une hausse plus modérée des taux de la Fed.

L'écart entre le taux à dix ans et celui à deux ans diminuait, toujours au profit du second, marquant un recul des inquiétudes quant à une possible récession.

Du côté du pétrole et des devises ___

Les prix du pétrole perdaient du terrain mercredi, plombés par un éventuel retour du brut iranien sur le marché avec la négociation de l'accord sur le nucléaire, mais également par les craintes de récession qui menacent la demande.

Vers 16H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre reculait de 0,39% à 95,93 dollars. Celui de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en septembre cédait 0,21% à 90,34 dollars.

Le dollar dévissait mercredi face aux autres devises après la publication des chiffres sur l'inflation américaine.

Vers 16H00 GMT, l'euro prenait 1,18% par rapport au billet vert, à 1,0334 dollar.

Le bitcoin grimpait de 3,78% à 24.028 dollars.

La tech panse ses plaies ___

Après deux séances difficiles pour la "tech", lestée par le secteur des semi-conducteurs, plusieurs titres reprenaient des couleurs, portés par des annonces perçues positivement par les marchés.

Soucieux d'assurer ses arrières dans son bras de fer judiciaire à l'issue incertaine concernant le rachat de Twitter, Elon Musk a vendu début août pour près de 7 milliards de dollars d'actions de son groupe automobile Tesla. L'action Tesla prenait 2,10% et celle de Twitter 3,48% vers 16H00 GMT.

Le cours de Meta (Facebook) gagnait 5,62%.

Les assureurs britanniques rassurés ___

Les assureurs Admiral (+12,63%) et Aviva (+12,21%) ont été à la fête à Londres, après la publication de résultats semestriels qui ont rassuré les investisseurs, inquiets récemment de l'impact de l'inflation sur le secteur.

afp/rp