PARIS (awp/afp) - Les marchés remontaient lundi, ne comblant que très partiellement leurs pertes de vendredi causées par la propagation d'un nouveau variant du coronavirus susceptible de peser sur l'économie.

À Wall Street, le Dow Jones évoluait en hausse de 0,81% vers 17h20, loin de rattraper sa pire séance de l'année vendredi (-2,53%), tandis que l'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, montait de 1,88%.

L'Europe a cédé quelques gains au cours de l'après midi, pour finir sur un rebond modeste, à Paris (+0,54%), Francfort (+0,16%), Londres (+0,94%) et Milan (+0,83%). Quant à la Bourse suisse, elle a vu son indice phare SMI terminer sur une faible progression de 0,18%.

Avant le choc de vendredi, les marchés avaient enchaîné plusieurs semaines de hausse continue. "La confiance des investisseurs a été ébranlée", souligne Michael Hewson, analyste de CMC Markets, qui considère que le rebond peut être considéré "au mieux comme prudent", notamment en raison "de la perspective du variant Omicron encore plus infectieux".

Ce nouveau variant présente "un risque très élevé" au niveau mondial, a mis en garde l'OMS lundi, tandis que les experts de marché voient d'un mauvais oeil un retour à des restrictions de mobilité de Tokyo à Londres qui nuisent inévitablement à l'activité économique. "Les marchés semblent moins s'inquiéter de la perspective d'un nouveau variant que de la réaction des gouvernements, bien plus agressive que précédemment", explique M. Hewson.

Les experts s'interrogent aussi sur l'attitude qu'adopteront les banques centrales dans le processus de normalisation de leur politique monétaire. "La crise sanitaire peut éloigner les craintes de surchauffe de l'activité économique, on le voit avec le recul des prix des matières premières, donc les banques centrales pourraient avoir plus de latitude" et ainsi retarder un peu la mise en place de leurs politiques plus restrictives, explique Alexandre Neuvy, gérant privé à Amplegest.

Signe d'un certain apaisement, les taux des emprunts souverains américains remontaient significativement alors qu'ils avaient chuté vendredi quand les investisseurs s'étaient mis à l'abri en privilégiant le marché de la dette souveraine.

Rebond plus solide pour le pétrole

Les prix du pétrole regagnaient plus de 3%, après avoir chuté de plus de 10% vendredi. La semaine s'annonce mouvementée entre évaluation de la demande, négociations sur le nucléaire iranien et réunion de l'Opep+.

Vers 18h15, le baril américain de WTI pour livraison en janvier remontait de 4,17% à 70,99 dollars, celui de Brent de la mer du Nord du même mois reprenait 3,14% à 75,01 dollars.

Les valeurs pétrolières remontaient, comme TotalEnergies à Paris (+1,65% à 41,20 euros). Les entreprises du secteur de l'énergie en général ont eu le vent en poupe, comme EON (+1,76% à 10,99 euros) ou RWE (+2,67% à 35,05 euros) à Francfort.

Après avoir gagné près de 1% par rapport au billet vert vendredi, l'euro perdait du terrain contre le dollar, lâchant 0,47% à 1,1264 dollar.

Le bitcoin profitait également du rebond général des marchés, s'appréciant de 3,19% à 58.080 dollars, après une hausse déjà marquée dimanche (+3,14%).

Dernier gazouillis pour Jack Dorsey

Twitter a annoncé lundi le départ, avec effet immédiat, de son directeur général et cofondateur Jack Dorsey qui va être remplacé par le directeur technologique du groupe, Parag Agrawal. Après une brève suspension dans l'attente de l'annonce, le titre perdait 0,18% à 46,88 dollars.

L'automobile embourbée

Le secteur automobile français n'a pas réussi à redémarrer, après la révision à la baisse par l'équipementier Faurecia de ses objectifs financiers pour 2021. L'entreprise a annoncé un nouveau recul de la production automobile en Europe ainsi que des "difficultés opérationnelles" dans un projet aux Etats-Unis et a dérapé de 7,93% à 37,14 euros. En Allemagne, Continental a aussi perdu 4,22% après une recommandation de ventes de Goldman Sachs.

BT grimpe

Le titre de l'opérateur télécoms britannique BT a grimpé de 6,10% à 163 pence à Londres après avoir gagné jusqu'à 9,5% sur des rumeurs d'offre publique d'achat rapportées dans la presse britannique, avant d'être démenties par le groupe indien Reliance Industries.

afp/vj