Paris (awp/afp) - Les Bourses occidentales reculaient jeudi après deux séances difficiles pour les actifs risqués, dans l'attente de nouvelles données sur l'emploi américain dont dépend en partie la trajectoire des taux directeurs de la banque centrale américaine.

Vers 13H00 GMT, les indices européens baissaient de 0,43% à Paris, de 0,42% à Francfort, de 0,71% à Londres et de 0,97% à Milan. A Zurich, le SMI cédait 1,01%.

Après avoir clôturé la veille de manière variée, Wall Street était orientée en repli, les contrats à terme sur les principaux indices affichant une baisse comprise entre 0,12% et 0,53%.

En février, l'inflation a reculé en Chine à seulement 1%, son niveau le plus bas depuis un an. Cette inflation est très éloignée de celles que connaissent les pays occidentaux, où les banques centrales s'évertuent depuis des mois à briser la dynamique inflationniste.

"L'emploi est au coeur de l'attention des marchés" financiers, observe Alexandre Baradez, analyste pour IG France.

"Si le marché de l'emploi se détend, les taux se détendent et le marché actions aime", explique-t-il.

Le marché du travail alimente les pressions inflationnistes aux États-Unis: selon l'enquête mensuelle ADP/Stanford Lab publiée mercredi, les entreprises du secteur privé ont créé 242.000 emplois en février, soit plus qu'en janvier et davantage que ce qui était attendu.

Au cours de cette séance, les intervenants de marché guetteront tout signal d'amélioration ou non sur l'emploi en surveillant les inscriptions au chômage aux États-Unis avant de porter leur attention vendredi sur la parution du rapport mensuel sur l'emploi aux États-Unis.

La solidité de l'emploi américain tend à confirmer que la Réserve fédérale américaine (Fed), qui relève ses taux depuis un an pour freiner l'économie en renchérissant le coût du crédit, a encore du pain sur la planche dans son combat contre l'inflation élevée aux États-Unis.

Le marché obligataire intègre de nouvelles hausses de taux de la Fed comme l'illustre le taux d'emprunt souverain des États-Unis à deux ans, qui s'établissait jeudi à 5,05%, un niveau inédit depuis 2007.

Avant la prochaine réunion du comité de politique monétaire de la Fed, les 21 et 22 mars, les responsables de l'institution auront aussi à leur disposition les chiffres des prix à la consommation qui seront publiés mardi.

Les matières premières font grise mine ___

A Londres, le groupe minier Endeavour dévissait de plus de 4% après avoir annoncé être tombé dans le rouge l'an dernier, avec une perte nette de 66 millions de dollars. Dans son sillage, Rio Tinto refluait de 1,05%, Glencore de 2,66%, Antofagasta de 2,46% et BHP Group de 0,73%. A Paris, ArcelorMittal cédait 1,03% et Eramet perdait 2,50% à 12H45 GMT.

Les valeurs pétrolières étaient orientées également à la baisse, à l'instar de TotalEnergies (-1,36%) et Vallourec (-5,40%) à Paris, Shell (-1,02%) et BP (-0,81%) à Londres ou encore Eni (-0,63%) à Milan et Repsol (-1,40%) à Madrid.

Du côté des devises et du pétrole ___

Vers 12H45 GMT, le yen remontait de 0,71% face au dollar à 136,38 yens pour un dollar, profitant d'achats à bon compte à la veille d'une réunion de la Banque du Japon (BoJ) et au lendemain d'un plus bas en trois mois.

La devise japonaise gagnait 0,59% face à la monnaie européenne à 143,97 yens pour un euro.

Le cours euro/dollar variait peu, à 1,0557 dollar.

Le gaz naturel européen baissait, touchant un nouveau plus bas depuis août 2021: le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, s'échangeait à 41,35 euros le mégawattheure peu après avoir touché un nouveau plus bas depuis près de 19 mois, à 40,50 euros.

Les cours du pétrole évoluaient sans réelle tendance après deux séances de baisse. Vers 12H50 GMT, le baril de WTI américain valait 76,69 dollars (+0,04%) et le baril de Brent de la mer du Nord (+0,08%) se négociait à 82,74 dollars.

ats/rp