New York (awp/afp) - Les marchés boursiers ont reculé mercredi, freinés par la crainte d'une entrée en récession de l'économie mondiale l'année prochaine, impression alimentée par la chute des prix du pétrole.

Les Bourses européennes ont terminé orientées à la baisse: Paris a perdu 0,41%, Francfort 0,57%, Londres 0,43% et Milan 0,10%. A Zurich, le SMI a abandonné 0,89%.

A Wall Street, le Dow Jones a terminé à l'équilibre, tandis que l'indice Nasdaq a lâché 0,51% et l'indice élargi S&P 500, 0,19%. Ce dernier a enregistré mercredi sa cinquième séance de retrait consécutive, et la huitième en neuf journées de Bourse.

"Les investisseurs se demandent quelle ampleur aura la récession qui va frapper l'économie américain", a assuré Edward Moya, d'Oanda, dans une note.

La Banque centrale canadienne (BOC) a indiqué mercredi s'attendre à une croissance nulle au premier semestre 2023.

Cette odeur de récession qui plane sur Wall Street a envahi également le marché obligataire. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans s'est violemment détendu, à 3,41%, contre 3,53% la veille en clôture.

La faiblesse des chiffres de la balance commerciale chinoise a surpris les analystes, ajoute Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

La Chine a vu ses exportations et ses importations s'effondrer en novembre dans des proportions jamais vues depuis début 2020, sous l'effet conjugué de sa politique "zéro Covid" et d'une demande atone.

Cette chute des exportations est d'autant plus significative que la période octobre-novembre est traditionnellement celle où celles-ci devraient être les plus fortes, avec les expéditions de marchandises en vue des fêtes de Noël.

Ce risque de dégradation de la conjoncture économique inquiète d'autant plus que le resserrement monétaire des banques centrales n'est pas encore achevé.

"On attend le bal des banques centrales de la semaine prochaine, avec la Réserve fédérale comme réunion la plus importante. Les récentes statistiques américaines meilleures que les anticipations nous laissent penser que la Réserve fédérale va laisser les taux élevés encore longtemps", anticipe Ilana Azuelos-Bossard, directrice adjointe chez Kiplink Finance.

Les opérateurs de marché scruteront en fin de semaine les prix à la production aux Etats-Unis en novembre. "Si un chiffre conforme ne guérira pas toutes les blessures, il pourrait fournir une preuve supplémentaire que l'inflation est en train de ralentir, ce qui permettrait à la Fed d'être moins restrictive la semaine prochaine", estime Craig Erlam, analyste d'Oanda.

Ces perspectives moroses éclipsent l'annonce par Pékin d'un allègement général des règles sanitaires contre le Covid-19 (certains cas positifs sont autorisés à effectuer leur quarantaine à domicile et le recours aux tests PCR généralisés est réduit).

Volkswagen électrise son fief ___

Volkswagen (-1,57%) va investir 460 millions d'euros d'ici 2025 pour adapter son site historique de Wolfsburg à la production de véhicules électriques, mais le constructeur automobile allemand laisse planer le doute sur le projet de construction d'une nouvelle usine, dont le sort devrait être connu en début d'année prochaine.

Le pétrole plombé par la conjoncture ___

Le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI), principale variété de référence américaine, a clôturé mercredi en baisse de 3,01%, après être descendu, quelques minutes plus tôt, à son plus bas niveau de l'année.

Le WTI pour livraison en janvier, contrat le plus échangé à la Bourse de Chicago, s'est ainsi replié jusqu'à 71,75 dollars, avant de finir à 72,01 dollars.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a lui abandonné 2,74%, à 77,17 dollars, après avoir enregistré un nouveau plancher depuis fin décembre 2021, à 76,91 dollars.

L'euro se renforçait de 0,37% face au dollar à 1,0506 dollar pour un euro, aidé par des chiffres stables concernant la production industrielle allemande.

Le bitcoin reculait de 0,97% à 16.836 dollars.

afp/rp