New York (awp/afp) - Les Bourses européennes ont fini en ordre dispersé jeudi tandis que Wall Street a rebondi, dans l'espoir de voir la fin du resserrement monétaire approcher.

Londres a reculé de 0,89% après la décision de la Banque d'Angleterre de monter son taux de 0,25 point de pourcentage à 4,25% un sommet depuis fin 2008.

La place de Zurich s'est repliée de 0,59% après la décision de la Banque nationale suisse, qui a oeuvré pour sécuriser le rachat en urgence de Credit Suisse par sa rivale UBS ce week-end, de remonter son taux de 0,50 point de pourcentage.

En revanche, Paris (+0,11%) et Francfort (-0,04%) ont fini sans grande tendance.

A Wall Street, après leur chute de la veille, les indices ont rebondi, tirés avant tout par le secteur de la technologie: le Nasdaq a gagné 1,01%, le Dow Jones 0,23% et le S&P 500 0,30%.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé mercredi d'un quart de point de pourcentage seulement son taux directeur dans un contexte miné par la crise bancaire.

Et pour la suite, la majorité des 18 responsables de la Fed anticipent seulement une hausse des taux supplémentaire d'un quart de point.

"Fondamentalement, avec la hausse des taux de 25 points de base, les investisseurs ont obtenu exactement ce qu'ils espéraient", note Konstantin Oldenburger, chez CMC Markets.

De nombreux intervenants de marché estiment aussi que les perturbations subies par les banques depuis la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) pourraient contribuer à compenser la nécessité de nouvelles hausses de taux.

"Les tensions dans le secteur bancaire contribueront à ralentir l'activité économique, la demande et, finalement, l'inflation, de sorte que moins d'actions seront nécessaires de la part de la Fed pour resserrer suffisamment les conditions financières", écrivent Tiffany Wilding et Allison Boxer, économistes chez Pimco.

"Par conséquent, la Fed s'est probablement rapprochée de la fin du cycle de hausse", estiment-elles.

En Europe, les investisseurs ont assisté à plusieurs hausses de taux ce jeudi.

Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts des Etats reculaient nettement et en particulier ceux à maturité courte, très sensibles aux taux.

La Banque d'Angleterre (BoE) a remonté son taux directeur de 0,25 point, imitant la Fed et la Banque de Norvège, tout en prévenant que "si les pressions" inflationnistes "persistaient, un nouveau resserrement de la politique monétaire serait nécessaire".

La Banque centrale européenne a décidé la semaine dernière de relever les taux de 0,5 point, malgré les tensions dans le secteur bancaire.

La méga-banque née aux forceps de l'union entre UBS et Credit Suisse risque de poser des problèmes de concurrence en Suisse, a par ailleurs, reconnu le président de la banque centrale suisse jeudi. Mais pour lui, il n'y avait pas d'autre solution pour éviter une catastrophe.

Les banques repiquent du nez ___

Les actions de Credit Suisse ont perdu 3,61% et UBS 4,33%. Les allemandes Deutsche Bank (-3,18%), Commerzbank (-4,14%) ou encore les françaises Société Générale (-2,33%) et BNP Paribas (-2,18%) ont suivi la même tendance. Le secteur bancaire de l'indice élargi Stoxx Europe 600 a reculé de 2,47%.

Rheinmetall: un cours blindé ___

Le cours du groupe de défense entré lundi au Dax40 n'en finit pas de grimper (2,0%, +10,1% depuis lundi). Le ministère allemand de la Défense a annoncé jeudi vouloir acquérir plus de 100 véhicules blindés à roues de type Boxer, fabriqués par Rheinmetall.

Accenture taille dans ses effectifs ___

Wall Street a salué le plan d'économies du cabinet de conseil Accenture qui a annoncé la suppression d'environ 19.000 postes, soit 2,5% de ses effectifs, étalée sur les 18 prochains mois. Le titre a grimpé de 7,26%. D'origine américaine mais basée en Irlande principalement pour des raisons fiscales, Accenture comptait 721.000 employés en 2022.

Du côté des devises et du pétrole ___

Le dollar a regagné un peu de terrain face à l'euro à 1,0836 dollar pour un euro (+0,18% à 20H45 GMT) après avoir reculé à 1,0930 dollar, un plus bas depuis début février.

La devise britannique prenait 0,15% à 1,2286 dollar et 0,32% à 88,20 pence pour un euro.

Les prix du pétrole se sont repliés: le baril de Brent de mer du Nord pour livraison en mai a perdu 1,01% à 75,91 dollars tandis que le baril de WTI américain à même échéance a reculé de 1,32% à 69,96 dollars.

afp/rp