Paris (awp/afp) - Les Bourses tentaient de se remettre vendredi d'une semaine volatile qui a connu des mouvements assez spectaculaires sur le marché des taux et celui des devises, mais l'inflation et la géopolitique continuaient de faire obstacle à un véritable regain de confiance.

Paris prenait 0,91%, tout comme Francfort, tandis que Londres oscillait autour de l'équilibre (-0,04%) peu avant 14H00 GMT. A Zurich, le SMI gagnait 1,14%.

Ce léger rebond des indices survient après des baisses notables enregistrées depuis le début de la semaine et grâce à une détente sur le marché de la dette souverain, où les taux d'emprunt des États reculaient, après leur trajectoire ascensionnelle des derniers jours.

Froissée par un indicateur d'inflation plus élevé qu'attendu qui devrait inciter la banque centrale américaine (Fed) à poursuivre son resserrement monétaire à marche forcée, Wall Street était sur la réserve. Le Dow Jones perdait 0,16%, l'indice Nasdaq grappillait 0,4% et l'indice élargi S&P 500 cédait 0,10%.

La propagation de la hausse des prix continue d'inquiéter les investisseurs.

En zone euro, l'inflation a encore bondi en septembre pour atteindre 10% sur un an, un nouveau record alimenté par la flambée des prix de l'énergie et de l'alimentation.

Cette évolution pousse l'Europe à prendre des dispositions pour tenter de limiter la casse, avec un accord sur des mesures d'urgence pour aider les ménages et les entreprises face à l'explosion des factures.

La Banque centrale européenne suivra aussi de près cet indicateur alors qu'elle a préparé le marché à de nouveaux relèvements de ses taux au cours des prochains mois pour combattre la propagation de la hausse des prix.

Aux États-Unis, l'inflation a ralenti sur un an en août, mais s'est de nouveau accélérée sur un mois, selon l'indice PCE, une mesure de l'inflation regardée par la banque centrale américaine (Fed) qui a augmenté ses taux à plusieurs reprises et qui ne manquera pas de le faire de nouveau avant la fin de l'année.

Dans ce contexte d'intense resserrement monétaire, les marchés intègrent des risques de récession.

Ils ont assisté ce mois-ci à des interventions isolées de la part de la Banque d'Angleterre sur le marché obligataire pour éviter des risques "pour la stabilité financière du Royaume-Uni" et de la Banque du Japon intervenue sur le marché des changes pour soutenir le cours de sa monnaie, qui évolue depuis des mois à ses plus bas niveaux face au dollar depuis 24 ans.

Mais rien en revanche pour calmer le stress géopolitique: le président russe Vladimir Poutine a signé vendredi l'annexion de quatre territoires ukrainiens sous contrôle de Moscou, lors d'une cérémonie au Kremlin au cours de laquelle il a fustigé les Occidentaux et appelé Kiev à déposer les armes.

Le dollar se redresse ___

Le dollar remontait vendredi face à l'euro et à la livre dans un marché des changes très volatil.

Vers 13H50 GMT, l'euro perdait 0,54% à 0,9762 dollar. La livre cédait 0,20% à 1,1099 dollar. Les deux devises avaient démarré la séance en forte hausse avant de repiquer du nez.

Du côté de l'énergie ___

Le baril de WTI américain cédait 2,03% à 79,58 dollars et celui de Brent de la mer du Nord à même échéance valait 88,97 dollars (-0,10%).

Le prix du contrat européen de référence du gaz naturel repassait sous les 200 euros le mégawattheure (+0,66% à 188,90 euros vers 13H50 GMT).

Le président russe Vladimir Poutine a accusé vendredi les Anglo-Saxons d'être à l'origine des "explosions" qui ont provoqué des fuites importantes dans les gazoducs Nord Stream 1 et 2, construits pour acheminer le gaz russe en Europe.

Nike ralentit ___

Le géant américain des articles de sports Nike a présenté jeudi des résultats trimestriels meilleurs qu'attendu, mais ses marges sont érodées par les coûts logistiques, les opérations de promotion destinées à réduire ses stocks et les effets de change.

Son action chutait de plus de 13% dans les premiers échanges. Adidas (-5,58%), Puma (-7,89%) et JD Sports Fashion (-1,3%) reculaient dans la foulée.

afp/rp