Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales reculaient un peu lundi, refroidies par des indicateurs sur l'activité économique en Chine et aux Etats-Unis, tandis que le pétrole chutait de plus de 5% suivant fébrilement les négociations sur le nucléaire iranien.

Wall Street a ouvert en baisse: vers 13H40 GMT, le Dow Jones reculait de 0,41%, le Nasdaq de 0,07% et le S&P 500 de 0,37%.

En Europe, après une première partie de séance légèrement dans le vert, les indices reculaient désormais: Londres perdait 0,29%, Francfort 0,08% et Paris 0,11%. Les investisseurs en Europe étaient moins nombreux qu'a l'accoutumée, le 15 août étant par exemple férié en France, et la Bourse de Milan était fermée. A Zurich, le SMI gagnait 0,36%.

Le principal mouvement provenait du marché du pétrole: mal orientés après un ralentissement de l'activité en Chine, les prix ont amplifié leur chute après que le chef de la diplomatie iranienne a affirmé que son pays enverrait ses "propositions finales" sur le dossier nucléaire avant minuit heure locale (19H30 GMT).

Ces négociations pourraient conduire à la fin des sanctions pour ce membre clef de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre perdait 5,06% à 93,07 dollars vers 13H40 GMT. Il est même passé brièvement sous les 93 dollars, pour la première fois depuis février.

Le baril de WTI américain pour livraison en septembre cédait 5,23%, à 87,27 dollars.

Les cours ont cédé plus de 20% en deux mois et demi.

De leur côté, les places boursières étaient lestées notamment par le ralentissement inattendu des ventes de détail et de la production industrielle en juillet en Chine, en raison d'un rebond du Covid-19 et d'une crise dans l'immobilier.

De quoi pousser la banque centrale chinoise à abaisser plusieurs de ses taux directeurs pour soutenir l'économie.

"L'éternel optimisme des investisseurs se heurte à la réalité des données économiques chinoises", observe Craig Erlam, analyste chez Oanda.

Et les Etats-Unis, dont la robustesse économique a nourri une partie du rebond boursier observé depuis plusieurs semaines, ne venaient pas en soutien lundi: l'activité manufacturière de la région de New York a même enregistré sa plus forte baisse depuis avril 2020.

La crainte d'une récession faisait reculer les taux d'intérêt sur le marché obligataire: le taux d'intérêt pour l'emprunt américain à 10 ans reculait à 2,77%, contre 2,83% vendredi.

Le ralentissement de l'activité économique et le tassement de l'inflation la semaine dernière ont laissé l'espoir aux investisseurs que la banque centrale américaine prenne des mesures moins restrictives pour lutter contre la hausse des prix, soutenant les actions.

"Les membres de la Fed ont immédiatement prévenu que l'inflation aux Etats-Unis restait à un niveau particulièrement haut, ce qui nécessitera l'intervention prolongée" de l'institution, a toutefois souligné Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote.

Le compte-rendu des discussions de la dernière réunion de la Fed sera publié mercredi.

Les pétrolières lestées par les cours du baril ___

Les géants des hydrocarbures souffraient de la chute des cours: TotalEnergies perdait 3,66% et Shell 2,82%. A Wall Street, Exxon Mobil (-4,55%) et Marathon Oil (-5,71%) suivaient.

Un nouveau vaccin de Moderna contre le Covid-19 homologué ___

Le régulateur britannique du médicament a annoncé lundi avoir approuvé une nouvelle génération du vaccin contre le Covid-19 de Moderna ciblant le très répandu variant Omicron, une première dans le monde selon le laboratoire. Le titre montait de 2,64% à Wall Street.

Le laboratoire britannique AstraZeneca montait aussi de 2,88%, après des résultats d'une étude sur son médicament contre le cancer Enhertu.

SAS: son SOS reçu par les marchés ___

Placée depuis début juillet sous le régime des faillites aux États-Unis, la compagnie aérienne scandinave SAS a annoncé dimanche un accord avec des fonds gérés par Apollo Global Management, lui garantissant un prêt de 700 millions de dollars. A Stockholm, le titre bondissait de 6,15%.

Du côté des devises ___

L'euro cédait 0,40% face au billet vert à 1,0219 dollar vers 13H35 GMT.

Le bitcoin reculait de 0,71% à 24.150 dollars.

afp/rp