Paris (awp/afp) - L'enthousiasme pour les actions retombait comme un soufflé mercredi, alors que les rendements des emprunts d'États remontaient après une accélération des créations d'emplois aux États-Unis, qui renforce le scénario d'une forte hausse des taux de la banque centrale américaine en novembre.

Après trois séances très positives, les places européennes ont rechuté de 0,90% à Paris, de 1,21% à Francfort et de 0,48% à Londres, plombée notamment par les valeurs de la distribution. A Zurich, le SMI a perdu 1,07%.

Wall Street marquait aussi une pause: vers 16H10 GMT, l'indice Dow Jones lâchait 0,58%, le Nasdaq 1,17% et le S&P 500 0,80%.

"Après le brillant rebond des marchés boursiers ces deux derniers jours c'est le retour au calme aujourd'hui. Les investisseurs positionnés sur le court terme se retirent déjà pour sécuriser leurs bénéfices, en attendant le rapport sur l'emploi aux États-Unis de vendredi", commente Konstantin Oldenburger, analyste chez CMC Markets.

"Ceux qui sont entrés avec un horizon d'investissement plus long espèrent maintenant que la pause ne se transformera pas en une poursuite accélérée de la tendance baissière, comme cela s'est si souvent produit dans le passé", ajoute-t-il.

Les marchés actions ont démarré octobre en fanfare, après un mois de septembre très négatif marqué par un durcissement des conditions financières qui menace les perspectives de croissance.

Fragile, leur rebond n'a pas résisté à l'annonce d'un nombre plus élevé que prévu d'emplois créés dans le secteur privé en septembre aux Etats-Unis combinée à une hausse des salaires qui laissent à la Réserve fédérale américaine encore de la marge pour remonter ses taux directeurs pour ralentir l'économie.

Dans cette perspective, les rendements des emprunts souverains remontaient après leur spectaculaire décrochage des dernières séances: le bon du Trésor américain à 10 ans progressait à 3,77% contre 3,61% la veille. Le taux allemand pour la même échéance, qui fait référence en Europe, repassait au-dessus des 2% vers 15H45 GMT.

Dans un marché repris par l'aversion au risque, le dollar rebondissait face à l'euro (+1,19%) et à la livre (+1,87%) vers 15H45 GMT. La devise britannique était en baisse plus marquée que les autres devises après une intervention de la Première ministre Liz Truss, qui n'a pas détaillé les points majeurs de ses mesures budgétaires controversées.

Le bitcoin soufflait aussi après avoir retrouvé les 20.000 dollars (-1,76% à 19.983 dollars).

Les investisseurs, en quête de toute indication sur la trajectoire à venir des taux des banques centrales, vont surveiller vendredi les chiffres officiels du marché du travail: le taux de chômage de septembre est prévu rester stable par rapport à août, à 3,7%, et 275.000 créations d'emplois sont anticipées.

Les pneus font crisser l'automobile ___

Les fabricants de pneus ont souffert après des déclarations du patron du groupe français Michelin Florent Menegaux sur l'augmentation des stocks pour son entreprise, selon Bloomberg. Michelin a perdu 5,12%, Continental et Pirelli plus de 4%. Le reste du secteur automobile a été à la peine comme les équipementiers Faurecia (-7,70%) et Valeo (-6,55%).

La distribution à la peine ___

La plateforme de livraison de courses britannique Ocado (-10,04% à 456,10 pence) a accusé la chute la plus importante à la Bourse de Londres, suivie de la chaîne d'habillement Next (-5,33% à 4.762 pence). Le géant britannique des supermarchés Tesco a baissé de plus de 4% à Londres après avoir publié un bénéfice net divisé par trois pour son premier semestre décalé. A Paris, Carrefour a perdu 3,37%.

Un vent mauvais souffle chez Siemens Gamesa ___

Le titre a perdu 5,62% à 11,51 euros. Le patron de la branche d'éolien terrestre de la filiale Siemens Gamesa a été limogé en raison de mauvaises performances, selon Bloomberg.

L'Opep fait grimper le pétrole ___

Les prix du pétrole augmentaient dans la foulée de la coupe drastique dans ses quotas de production de pétrole décidée mercredi par l'Opep+.

Le baril de WTI pour livraison en novembre gagnait 1,39% à 87,72 dollars vers 16H00 GMT. Celui de mer du Nord pour livraison décembre prenait 1,93% à 93,59 dollars.

Les valeurs pétrolières Shell (+1,73% à 2.378,50 pence) et BP (+1,25% à 460,20 pence) ont bien résisté à Londres, comme TotalEnergies (+1,09%) à Paris.

afp/rp