Paris (awp/afp) - Les taux obligataires se détendaient et les Bourses limitaient leurs pertes mercredi au cours d'une séance particulièrement volatile, avec une Banque d'Angleterre qui tente d'apaiser les craintes des investisseurs après le "mini-budget" du gouvernement britannique qui a semé le trouble.

La Banque d'Angleterre (BoE) a annoncé mercredi intervenir sur le marché obligataire britannique en achetant des obligations d'Etat pour "rétablir des conditions de marché normales", alors que le taux d'emprunt du Royaume-Uni a explosé depuis des annonces budgétaires très coûteuses vendredi.

Le taux britannique à 10 ans, qui fait référence, était passé en deux séances de 3,5% à 4,5% et a touché un plus haut depuis 2008. Vers 13H55 GMT, il retombait vers 4,1%.

Le rendement à 30 ans passait même de 5,11%, un plus haut depuis 1998 atteint à mercredi, à 3,93% vers 13H55 GMT.

La Bourse de Londres repassait même légèrement dans le vert à +0,13%.

"Au moins, la BoE fait maintenant quelque chose... même si elle ne fait que mettre en cause la volatilité des marchés financiers, et pas directement la politique budgétaire du gouvernement pour les turbulences", déplore Neil Wilson, analyste de Markets.com.

L'évocation de "risques réels pour la stabilité financière britannique" de la part de la BoE a néanmoins attisé les craintes concernant l'économie du Royaume-Uni, comme en témoigne la baisse de la livre sterling à 1,0695 dollar (-0,38%), après un plus bas historique atteint lundi à 1,0350 dollar.

Le changement de tendance des taux d'emprunt s'étendait aux autres obligations d'Etat: après avoir battu des records de plus de 10 ans pour la France, ou de 15 ans aux Etats-Unis, les rendements des emprunts à 10 ans reculaient par rapport à la veille, vers 11H50 GMT.

Ce mouvement avait donné un petit répit aux actions européennes en milieu de séance, qui sont passées de -2% à des pertes plus réduites: Paris reculait de 0,31%, Francfort de 0,19% et Milan de 0,74% vers 13H55 GMT. A Zurich, le SMI gagnait 0,59%.

Dans le même temps à Wall Street, le Dow Jones gagnait 0,40%, le Nasdaq 0,07% et le S&P 500 0,36%.

Sur le marché des changes, la tendance s'inversait pour le dollar après avoir atteint un plus haut depuis mi-2002 face à l'euro, et un record depuis 2010 face au yuan.

Vers 13H55, l'euro reprenait 0,15% à 0,9604 dollar.

Le gaz naturel autour de 200 euros ___

Les nouvelles tensions engendrées par les fuites de gaz sur les gazoducs Nord Stream, l'Union européenne évoquant "un sabotage", faisaient revenir autour des 200 euros le mégawattheure le prix du gaz naturel européen sur le marché de référence, le TTF néerlandais, pour la première fois depuis sept jours. Il valait 197,8 euros vers 13H50 GMT après un pic à 212 euros.

Les prix du pétrole montaient: le baril de WTI américain pour livraison novembre avançait de 0,89% à 79,20 dollars, celui de Brent de Mer du Nord de 1,10% à 87,20 dollars.

Dans le secteur énergétique, le géant des hydrocarbures TotalEnergies reculait de 1,34% après avoir annoncé verser à ses actionnaires un acompte sur dividende exceptionnel de 2,62 milliards d'euros et renforcer d'un milliard de dollars ses investissements dans l'éolien et le solaire.

Les banques retombent avec les taux ___

Les actions des banques enregistraient des pertes notables dans le sillage de la retombée des taux sur le marché obligataire, qui risque de rogner leurs marges.

A Paris, Société Générale lâchait 4,60%, Crédit Agricole 3,85%, à Londres Barclays reculait de 4,29%, Lloyds de 3,78%. Commerzbank perdait 4,37% et Deutsche Bank 3,85% à Francfort. Tout comme Unicredit (-2,03%) à Milan, tandis que les banques américaines résistaient mieux.

afp/rp