Paris (awp/afp) - Les places boursières reculaient vendredi, tandis que les taux d'intérêt poursuivaient leur progression sur le marché obligataire, les investisseurs étant moins optimistes dans leur anticipation des prochaines mesures des Banques centrales.

Wall Street a ouvert en baisse: le Dow Jones reculait de 0,52%, le S&P 500 de 0,82% et le Nasdaq, à dominante technologique et plus sensible aux mouvements des taux, de 1,33% vers 13H45 GMT.

En Europe, Paris perdait 0,50%, Francfort 0,69% et Milan 1,49%. Londres restait dans le vert, à +0,32%, tout comme en Suisse de SMI (+0,04%).

Sur le marché obligataire, les rendements souverains poursuivaient leur hausse. Le taux pour l'emprunt américain à échéance 10 ans, qui fait référence, se rapprochait des 3% (2,98%) vers 13H40 GMT, alors qu'il avait clôturé à 2,79% lundi. Dans le même laps de temps, le taux allemand à même échéance est passé de 0,89% à 1,2%.

Après une séquence haussière de plusieurs semaines, le S&P 500 étant à une série de quatre gains hebdomadaires, six pour la Bourse de Paris, "nous observons peut-être des signes d'épuisement qui, selon certains, auraient dû se produire depuis longtemps" observe Craig Erlam, analyste d'Oanda.

Les acteurs de marché ont eu l'espoir que le ralentissement de l'inflation aux Etats-Unis en juillet et une série d'indicateurs montrant une croissance ralentie incite la Banque centrale américaine à un pivot vers une politique monétaire plus souple.

Mais "ils commencent à réaliser que la politique de Fed ne changera pas à chaque nouvelle impulsion conjoncturelle", et qu'elle pourrait donc continuer les forts relèvements de taux, estime Andreas Lipkow, analyste chez Comdirect.

Ce mouvement encourage la remontée des taux obligataires, mais aussi le dollar sur le marché des changes. Le billet vert revenait proche de la parité avec l'euro, à 1,0056 dollar pour un euro (-0,31%) vers 13H30 GMT.

La semaine prochaine se déroule la grand-messe annuelle des Banques centrales au symposium de Jackson Hole (Etats-Unis) où le président de la Fed Jérôme Powell doit s'exprimer.

Tout roule pour Just Eat Takeaway

Le livreur de repas néerlandais a accepté de vendre sa participation de 33% dans la société brésilienne iFood à son compatriote Prosus (+0,22%), un fonds d'investissement spécialisé dans la tech, pour 1,8 milliard d'euros. Son titre décollait de 36,88% à Amsterdam vers 11H30 GMT. Depuis le premier janvier il essuyait néanmoins une perte de 52,94%.

Nouvelle séance d'horreur pour Cineworld

Après avoir perdu plus de 60% mercredi après ses résultats et tenté un maigre rebond jeudi, la deuxième chaîne de cinéma au monde Cineworld s'écroulait encore de 55% à la Bourse de Londres. Selon le Wall Street journal, l'entreprise se préparerait à faire faillite. Depuis le début de la semaine, la valorisation s'est écroulée de 80%.

Les cryptomonnaies glissent

Le marché des cryptomonnaies dérapait vendredi. La principale, le bitcoin, perdait plus de 8% de sa valeur, à 21.406 dollars. Les entreprises liées au cryptoactifs souffraient également en Bourse, comme Coinbase (-8,19%).

Cette baisse découle notamment du retrait des spéculateurs "des actifs très risqués alors que les marchés s'attendent à ce que les hausses des taux d'intérêt des banques centrales durent encore longtemps", explique Susannah Streeter, de Hargreaves Lansdown.

Du côté du pétrole et du gaz

Les cours du pétrole étaient stables après deux séances de rebond.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, cédait 0,21%, à 96,41 dollars vers 13H40 GMT. Le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en septembre, prenait 0,20%, à 90,57 dollars.

Le prix européen du gaz poursuivait sa hausse inexorable vendredi. Vers 13H40 GMT, le TTF néerlandais, référence du gaz naturel en Europe, s'échangeait en hausse de 1,03% à 243,50 euros le mégawattheure après avoir frôlé une nouvelle fois les 250 euros.

afp/al