Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers reculaient vendredi, sous la pression d'une montée des taux obligataires, qui poursuivaient leur montée et atteignaient des niveaux plus vus depuis plusieurs années.

En Europe, Londres perdait 0,71%, Francfort 1,28%, Milan 1,52% et Paris (-1,60%) était plombé par le luxe vers 11H40 GMT. A Zurich, le SMI cédait 1,09%.

En Asie, la Bourse de Tokyo a perdu 0,43%, Hong Kong 0,42% et Shanghai a grappillé 0,13%.

A Wall Street l'ouverture s'annonçait en retrait d'environ 0,50% selon les contrats à terme des trois principaux indices.

La veille, la Bourse de New York a terminé en baisse, asphyxiée par la hausse des taux obligataires.

Vers 11H30 GMT, le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans valait 4,26%, après un pic depuis fin 2007.

Celui de la dette allemande à même échéance atteignait 2,47%, au plus haut depuis août 2011. Idem pour le taux d'intérêt français à 10 ans (3,03%), au plus haut depuis avril 2012.

Face à une inflation élevée et persistante, les banques centrales restreignent les conditions monétaires et tentent de ralentir une économie en surchauffe.

"Le point haut attendu des taux directeurs de la banque centrale américaine est sans cesse repoussé vers le haut, passant de 4,25% il y a trois mois à 5% aujourd'hui", souligne Jochen Stanzl, analyste de CMC Markets.

"Les investisseurs ont encore un long et difficile chemin à parcourir et ces perspectives gâchent leur humeur", poursuit-il.

La livre dévisse, le yen à la peine ___

La livre piquait du nez vendredi, pénalisée par l'incertitude qui règne au Royaume-Uni après la démission jeudi de la Première ministre Liz Truss.

La monnaie britannique a annulé son rebond de la veille et s'échangeait 1,1128 dollar en baisse de 0,96% vers 11H30 GMT.

"La logique voudrait que Rishi Sunak devienne Premier ministre, mais la logique n'est pas quelque chose que l'on peut prendre pour acquis ces derniers temps", commente Derek Halpenny, analyste chez MUFG pour exprimer les incertitudes qui pèsent actuellement sur le pays.

Au Japon, avec un yen au plus bas depuis trente ans (151,50 yens pour un dollar), les investisseurs s'interrogent sur une possible nouvelle intervention de Tokyo pour soutenir sa monnaie, désavantagée par la politique monétaire ultra-accommodante de la Banque du Japon, alors que les principales Banques centrales mondiales resserrent leurs conditions monétaires.

Le luxe perd de l'éclat ___

Les actions du secteur du luxe reculaient, notamment L'Oréal (-5,01%) et Kering (-4,25%) qui ont présenté leurs résultats trimestriels jeudi. Les investisseurs s'inquiètent des effets de l'inflation sur leurs ventes.

LVMH perdait également 1,28%, Moncler 3,44% et Richemont 2,25%.

Adidas voit noir ___

L'équipementier Adidas est sanctionné et perdait 9,55% après avoir sabré de nouveau ses prévisions annuelles en raison de ventes s'enlisant surtout en Chine. Il a par ailleurs annoncé un plan pour redresser sa rentabilité en 2023.

Puma (-7,51%) est aussi entraîné dans la chute de son rival.

Plongeon de Snap ___

Le réseau social Snapchat compte désormais 363 millions d'utilisateurs actifs au quotidien, 16 millions de plus en trois mois, mais ils génèrent des revenus de plus en plus faibles pour le réseau social en difficulté. L'action Snap chutait en conséquence de 28% dans les échanges électroniques entre les séances boursières.

Du côté du pétrole et du gaz ___

Les prix du pétrole avançaient légèrement vendredi, le marché restant hésitant entre des signaux contradictoires.

Vers 11H35 GMT, le baril de Brent pour livraison décembre avançait de 0,49% à 92,83 dollars. Celui de WTI pour livraison en décembre, dont c'est le premier jour de cotation comme contrat de référence, gagnait 0,44% à 84,90 dollars.

Le prix du gaz naturel européen de référence reculait de 8,46% à 116 euros le mégawattheure.

Les dirigeants de l'Union européenne sont tombés d'accord dans la nuit de jeudi à vendredi sur une "feuille de route" afin d'endiguer la flambée des prix de l'énergie.

afp/rp