Bruxelles (awp/afp) - Les arguments de Gazprom sur l'impossibilité de livrer par Nord Stream 1 à cause des sanctions européennes sont "une excuse pour ne pas fournir du gaz à l'Union européenne", a affirmé vendredi la Commission européenne.

"Rien n'empêche la restitution et l'installation d'une turbine Siemens en Russie. Tout ce qui est dit sur la question est faux", a soutenu le porte-parole de l'exécutif européen Eric Mamer.

"Nord Stream 1 ne fait pas l'objet de sanctions par l'UE", a-t-il rappelé. Les Européens ont décrété l'arrêt de leurs achats de charbon et de pétrole à la Russie, mais les sanctions européennes ne concernent pas les achats de gaz.

"Le gaz n'est pas sur la table et nous ne spéculerons pas sur un possible paquet de sanctions à venir ou non", a répondu Eric Mamer à l'AFP.

Gazprom et sa banque Gazprombank ne sont pas concernés par les six trains de sanctions imposées par l'UE à la Russie depuis l'invasion de l'Ukraine.

"Tout ce que disent les Russes à ce sujet est essentiellement une excuse pour ne pas fournir de gaz à l'Union européenne", a-t-il accusé.

"Il y a du chantage de la part de la Russie en ce qui concerne l'approvisionnement en énergie de l'Union européenne", a-t-il dénoncé.

Le géant gazier russe Gazprom a accusé mercredi les sanctions européennes de bloquer la restitution d'une turbine Siemens essentielle pour garantir le bon fonctionnement du gazoduc Nord Stream 1 entre la Russie et l'Allemagne par lequel est acheminé un tiers des achats européens de gaz russe. La turbine avait été envoyée au Canada pour être réparée.

"Les régimes de sanctions au Canada, dans l'Union européenne et au Royaume-Uni, ainsi que les incohérences de la situation actuelle concernant les obligations contractuelles de Siemens rendent impossible la livraison" par Nord Stream 1," a expliqué Gazprom dans un communiqué.

La Russie justifie ainsi la réduction de ses livraisons par Nord Stream 1 en juin et en juillet.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a appelé le 20 juillet les Etats membres à se préparer "au scenario du pire" d'une cessation des livraisons de gaz par Gazprom et a préconisé de réduire de 15% la consommation à compter du 1er août et de constituer des stocks afin de passer l'hiver.

La Russie représentait jusqu'à l'an dernier quelque 40% des importations gazières de l'UE.

afp/rp