Paris (awp/afp) - La baisse faisait son retour sur les marchés actions jeudi face aux craintes de récession suscitées par l'inflation et la remontée des rendements obligataires, tandis que la livre sterling était sous pression au lendemain d'une intervention directe de la Banque d'Angleterre (BoE).

Les indices européens refluaient, en recul de 1% à Paris, de 0,91% à Francfort, de 1,21% à Milan et de 0,61% à Londres, vers 11H15 GMT. A Zurich, le SMI cédait 1,12%.

Les Bourses occidentales avaient bénéficié mercredi d'une initiative de la BoE sur le marché obligataire qui avait permis une accalmie sur les rendements des emprunts d'Etats et une baisse du dollar. Une détente qui ne se reproduisait pas jeudi.

Wall Street s'apprêtait à ouvrir en baisse, les contrats à terme sur les principaux indices esquissant un recul de 0,67% pour le Dow Jones et de 1,19% pour le Nasdaq avant l'ouverture.

Le spectre de la récession tient les investisseurs en alerte.

Si la Maison-Blanche a indiqué mercredi que la première puissance mondiale restait "résiliente face aux défis mondiaux", l'économie allemande doit se préparer à une année 2023 difficile avec une inflation toujours plus élevée, attendue à 8,8%, et un recul du PIB de 0,4%, selon les prévisions des principaux instituts économiques, qui anticipent "une perte durable de prospérité".

Le marché reste "considérablement alourdi par l'incertitude croissante, apportée aux marchés par la hausse des coûts d'emprunt, la pression des prix de biens de consommation élevés et la perspective d'un ralentissement économique", commente Pierre Veyret, analyste pour ActivTrades.

Mais, ajoute-t-il, "au-delà de cela, quelque chose d'encore plus inquiétant se produit actuellement: les investisseurs semblent perdre de plus en plus confiance dans la capacité des banques centrales à contrôler la situation".

Et "c'est particulièrement vrai au Royaume-Uni, où les obligations, les actions et la livre sterling sont en chute libre malgré la dernière tentative de la BoE de stabiliser la situation et de maintenir les liquidités sur les marchés financiers grâce à sa nouvelle intervention d'achat d'obligations", selon lui.

Vers 10H35 GMT, la livre perdait 0,37% à 1,0848 dollar, après être tombée un peu plus tôt à 1,0763 dollars face à une monnaie américaine qui s'appréciait globalement, et prenait notamment 0,46% face à l'euro.

Sur le marché secondaire de la dette souveraine, où le rendement augmente quand la demande pour les obligations recule, le taux britannique à dix ans remontait à 4,17%, contre 4,02% la veille au soir. Tous les autres rendements suivaient le mouvement.

La crise géopolitique et énergétique continuait d'alimenter l'aversion pour le risque.

L'Otan a dénoncé jeudi des actes de sabotage "délibérés, inconsidérés et irresponsables" commis contre les gazoducs Nord Stream en mer Baltique, tandis que le Kremlin a dit suspecter "l'implication" d'un Etat étranger dans les quatre fuites détectées.

Porsche entre en Bourse ___

Le constructeur allemand de bolides de luxe Porsche a fait jeudi un démarrage en trombe à la Bourse de Francfort pour l'une des plus grosses opérations boursières de la place de Francfort, malgré un contexte économique morose.

L'action a décollé à 84 euros, au-dessus du prix d'introduction fixé à 82,50 euros, lors de sa première cotation à 07H15 GMT, valorisant le fabricant de la Porsche 911 à plus de 76 milliards d'euros. A 10H50 GMT, le cours grimpait à 85 euros.

Nouveau plan d'économies chez H&M ___

Le géant suédois de l'habillement (-4,38% à 101,8 couronnes suédoises) a enregistré une chute de 89% de son bénéfice net au troisième trimestre décalé (juin-août), plombé par une provision liée à son désengagement progressif de Russie après l'invasion de l'Ukraine.

Le numéro 2 mondial du secteur a également annoncé un nouveau plan visant à des économies annuelles de 2 milliards de couronnes, dont les effets doivent être visibles à partir du deuxième semestre 2023.

Hausse du pétrole ___

Le pétrole regagnait du terrain à la mi-journée, après un début de séance en baisse.

Vers 11H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre avançait de 0,43% à 89,70 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison le même mois, progressait de 0,52% à 82,57 dollars.

afp/rp