Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales tanguaient de nouveau vendredi, même si elles comblaient à l'ouverture des marchés américains une grosse partie de leur pertes initiales, tandis que les taux d'intérêt ont atteint de nouveaux records.

Wall Street évoluait en hausse après avoir ouvert en baisse, le Nasdaq prenait 0,99%, le S&P 1,30% et le Dow Jones 1,36% peu après 14H05 GMT.

En Europe, Paris, plombé par le luxe, perdait 0,54%, Milan 0,32%, Francfort 0,05% alors que Londres était même dans le vert (+0,41). A Zurich, le SMI (-0,28%) avait nettement réduit ses pertes.

Les indices européens ont retrouvé un peu de vigueur, après être passés sous les 2% pour Milan et Paris, à la suite d'un article du Wall Street Journal suggérant que la Banque centrale américaine pourrait être un peu plus clémente dans sa politique monétaire après sa prochaine réunion début novembre.

La publication a fait chuter les taux courts pour les emprunts d'Etat, les plus sensibles à la politique de la Banque centrale américaine: le taux d'intérêt du deux ans américain reculait pour s'établir à 4,54% vers 14H05 GMT, contre 4,63% une heure plus tôt.

Même tendance pour les taux longs: le rendement des emprunts d'État américains à 10 ans valait 4,23%, après avoir atteint un pic depuis fin 2007 un peu plus tôt dans la séance, à 4,34%.

Face à une inflation élevée et persistante, les banques centrales restreignent les conditions monétaires et tentent de ralentir une économie en surchauffe.

Les investisseurs tentent de deviner jusqu'à quel point la Fed va relever son principal taux directeur, l'outil le plus direct pour ralentir la hausse des prix.

"Le point haut attendu est sans cesse repoussé vers le haut, passant de 4,25% il y a trois mois à 5% aujourd'hui", souligne Jochen Stanzl, analyste de CMC Markets.

Les indices avaient jusqu'ici bénéficié des résultats d'entreprises bien accueillis et restent tous en positif en variation hebdomadaire.

La livre dévisse, le yen à la peine ___

La livre piquait du nez vendredi, pénalisée par l'incertitude qui règne au Royaume-Uni après la démission jeudi de la Première ministre Liz Truss.

La monnaie britannique a perdu ses gains de la veille et s'échangeait 1,1154 dollar, en baisse de 0,71%, vers 13H50 GMT.

L'euro était à l'équilibre, à 0,9787 dollar, tout comme le bitcoin, à 19.025 dollars.

Au Japon, avec un yen au plus bas depuis trente ans (151,94 yens pour un dollar vers 12H35 GMT), les investisseurs s'interrogent sur une possible nouvelle intervention de Tokyo pour soutenir sa monnaie.

Le luxe perd de l'éclat ___

Les actions du secteur du luxe, en hausse après des premiers résultats d'entreprises dans la semaine, reculaient nettement, notamment L'Oréal (-4,77%) et Kering (-2,41%) qui ont déçu lors de la présentation de leurs résultats trimestriels jeudi. Les investisseurs s'inquiètent des effets de l'inflation sur leurs ventes.

Salvatore Ferragamo reculait de 3,50%, Moncler 3,46% et Richemont 1,71%.

Adidas à bout de souffle en Chine ___

L'équipementier Adidas était sanctionné et perdait 7,80% après avoir sabré de nouveau ses prévisions annuelles en raison de ventes s'enlisant surtout en Chine. Il a par ailleurs annoncé un plan pour redresser sa rentabilité en 2023.

Puma (-7,00%) était entraîné.

American express fait des réserves ___

American Express (-4,87%) ne voit pas de "changement dans les habitudes de consommation" des détenteurs de ses cartes de crédit mais a quand même mis plus d'argent de côté au cas où la situation économique devait se détériorer.

Du côté du pétrole ___

Les prix du pétrole avançaient légèrement vendredi, le marché restant hésitant entre des signaux contradictoires.

Vers 13H50 GMT, le baril de Brent pour livraison décembre avançait de 1,08% à 93,40 dollars. Celui de WTI pour livraison en décembre, dont c'est le premier jour de cotation comme contrat de référence, gagnait 1,21% à 85,53 dollars.

afp/rp