Actualise avec la fermeture de Wall Street

NEW YORK (awp/afp) - Après la publication cette semaine de plusieurs indicateurs économiques décevants, les Bourses européennes et américaine ont été gagnées par des doutes sur le rythme de la reprise dans les mois à venir.

En Europe, les principaux indices boursiers ont fini la semaine en baisse. Paris a reculé de 0,51%, lestée par le secteur du luxe victime de prises de bénéfices. Francfort a cédé 0,57%, Londres 0,06% et Milan 0,33%.

Après une ouverture en hausse, les indices de la Bourse de New York se sont retournés suite à la publication d'un indicateur montrant que les consommateurs américains se préoccupent de plus en plus de l'inflation. Le Dow Jones a clôturé en baisse de 0,86%, le S&P 500 de 0,75% et le Nasdaq de 0,80%.

Alors que "la réouverture estivale suscitait beaucoup d'optimisme", "si on considère le reste de l'année et le rythme d'augmentation des infections de variant Delta", l'optimisme se tarit et des questions se posent sur "les prévisions de résultats du troisième trimestre", estime Michael Hewson, analyste chez CMC Markets UK.

Point positif, les ventes au détail aux Etats-Unis ont augmenté en juin bien plus que prévu, aidées par une hausse des ventes de matériel électronique, d'essence et de vêtements.

Mais alors que les analystes s'attendaient à une nouvelle hausse du moral des consommateurs en juillet, il s'est nettement affaibli, les ménages ayant des doutes sur la vigueur de la reprise économique et s'inquiétant pour l'inflation.

Cette semaine, les investisseurs ont digéré de nombreux indicateurs souvent contradictoires, rendant les anticipations de croissance difficiles à établir.

"Les éléments sont réunis pour que la volatilité soit élevée dans les jours à venir", prévient Frédéric Rozier, gérant de portefeuille chez Mirabaud France.

L'indice Vix, mesurant la volatilité du marché, a d'ailleurs nettement accéléré vendredi en fin de séance à Wall Street.

Ce regain de nervosité bénéfice aux taux des emprunts d'Etat (placement privilégié en période incertaine), qui ne réagissent pas jusqu'ici à la hausse des prix aux Etats-Unis. Vendredi l'obligation à 10 ans menaçait de passer sous 1,29%, pour la première fois depuis mi-février.

Le luxe fait grise mine

Les valeurs du luxe voyaient rouge en Europe, en dépit d'annonces d'un rebond des ventes trimestrielles de Burberry (-5,02% à 1.966 pence) et Richemont (-0,89% à 111,15 francs suisses suisses).

A Paris, Hermès a cédé 1,50% à 1.250 euros, Kering 1,08% à 731,80 euros et LVMH 1,34% à 654,30 euros.

Le secteur souffrait de prises de bénéfices après un parcours boursier florissant depuis le début de l'année, et sur fond d'inquiétudes concernant la reprise du tourisme sur le Vieux continent.

Moderna au S&P 500

La société américaine de biotechnologie Moderna (+10,30% à 286,43 dollars) a profité de l'annonce de son intégration à l'indice élargi S&P 500, après avoir franchi les 100 milliards de dollars de capitalisation boursière jeudi.

Les matières premières toujours pénalisées

Malgré une hausse des cours des principaux métaux, les titres liés aux matières premières restaient déprimés.

Le géant minier anglo-australien Rio Tinto (-3,44% à 5.931 pence) a indiqué vendredi que les producteurs de minerai de fer avaient du mal à faire face à la demande, notamment celle de la Chine qui a augmenté de 5% au premier semestre. Son rapport de production du deuxième trimestre a par ailleurs déçu le marché.

Les résultats de Rio Tinto incitent à "un peu plus de prudence après cette phase exceptionnelle de reprise économique", explique Frédéric Rozier. Le marché semble, selon lui, anticiper une normalisation de la croissance économique et des prix des matières premières et effectuent ainsi des corrections sur les titres du secteur, valorisés très haut actuellement.

Le cours de l'étain, prisé pour les circuits électroniques, les composants automobiles et les batteries, a battu vendredi son record historique vieux de dix ans.

Très volatils, les cours du pétrole remontaient vers 17H30 GMT. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre gagnait 0,49% à 73,82 dollars à Londres. A New York, le baril de WTI pour août montait de 0,64% à 72,12 dollars.

A Londres, BP a perdu 1,28% à 292 pence.

A Paris, TechnipFMC a plongé de 4,68% à 6,48 euros et ArcelorMittal de 3,52% à 25,49 euros.

Aux Etats-Unis, Chevron a perdu 2,65% à 98,62 dollars, Exxon Mobil 2,77% à 98,62 dollars et ConocoPhillips 2,77% également à 55,50 dollars.

Du côté de l'euro et du bitcoin

L'euro était en légère baisse (-0,05%) face au billet vert, à 1,1806 dollar.

Le bitcoin remontait de 0,13% à 31.791 dollars.

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