Paris (awp/afp) - La tendance était positive sur les marchés jeudi, guidée par une série de résultats solides en Europe et une décélération de l'inflation en Allemagne qui reléguaient au second plan les incertitudes autour de l'évolution des taux des banques centrales.

Wall Street s'apprêtait à ouvrir en hausse au lendemain d'une séance négative. Les contrats à terme affichaient des progressions comprises entre 0,56% pour le Dow Jones et 1,05% pour l'indice à forte coloration technologique Nasdaq.

En Europe, les indices montaient de 1,31% à Francfort, de 1,33% à Paris, de 1,53% à Milan et de 0,81% à Londres vers 12H45 GMT. A Zurich, le SMI se retrouvait presque à l'équilibre (+0,03%).

L'inflation en Allemagne a connu une légère hausse en janvier, à 8,7% sur un an, mettant fin à deux mois de baisse.

Un chiffre "pas aussi mauvais que ce que le marché craignait", commente Neil Wilson, analyste de Finalto, même si, avec des prix qui grimpent de 1% sur un mois, "l'inflation ne part pas aussi vite que les plus optimistes et les banques centrales l'aimeraient".

La hausse de l'indice des prix harmonisé, qui sert de référence pour la Banque centrale européenne (BCE), reflue en janvier, à 9,2% sur un an après 9,6% en décembre.

Les économistes s'attendaient à une accélération des prix un peu plus forte, ce qui pourrait, selon le point de vue de certains investisseurs, alléger la pression sur la BCE qui a déjà relevé ses taux d'intérêt à cinq reprises depuis juillet avec l'intention de poursuivre le mouvement en mars, voire au-delà.

Elle s'inquiète désormais d'une spirale inflation/prix en zone euro: son vice-président, Luis de Guindos, a ainsi appelé jeudi les syndicats à modérer leurs revendications salariales afin de ne pas alimenter l'inflation.

La vigueur de l'emploi aux États-Unis, malgré les licenciements de plus en plus nombreux, est aussi un sujet de préoccupation pour la Fed. Ces derniers jours, plusieurs commentaires de responsables de la banque centrale ont montré qu'une pause dans le resserrement monétaire n'était pas en vue à court terme.

"Les marchés regardent la désinflation, les banquiers centraux le taux de chômage !", lance Christian Parisot, économiste du courtier Aurel BGC.

Les banques ne subissent pas le même sort ___

Secouée par des scandales à répétition, Credit Suisse chutait de plus de 8% vers 12H30 GMT s'attendant à une perte avant impôts "substantielle" en 2023 après avoir déjà essuyé une perte nette de près de 7,3 milliards de francs suisses suisses (près de 7,4 milliards d'euros) en 2022.

Crédit Agricole montait de son côté de plus de 5% à Paris après l'annonce d'un bénéfice net en baisse de 10,5% en 2022 à 8,1 milliards d'euros, pénalisé par la guerre en Ukraine, mais d'un quatrième trimestre "historique", au-dessus des attentes.

L'industrie à l'honneur ___

A Francfort, l'allemand Siemens prenait plus de 7% après avoir relevé ses prévisions annuelles et fait état d'un "premier trimestre solide". A Paris, Legrand grimpait de plus de 6% après avoir frôlé en 2022 le milliard d'euros de bénéfice net.

La pharmacie en bonne forme ___

A Londres, le géant AstraZeneca (+3,94% à 11.176 pence) a dévoilé un bénéfice en forte hausse sur un an. A Francfort, Bayer prenait 3,37% dans le sillage de l'annonce la veille du remplacement de son PDG Werner Baumann par l'américain Bill Anderson, issu du groupe Roche, dans un contexte de de divergences stratégiques avec des fonds activistes.

Du côté des devises et du pétrole ___

Vers 12H30 GMT, l'euro prenait 0,55% à 1,0771 dollar, sans s'éloigner des prix atteints dans les dernières séances.

La couronne suédoise s'appréciait de 1,10% à 11,116 couronnes pour un euro après que la banque centrale suédoise a annoncé une nouvelle hausse de son taux directeur pour le porter de 2,5 à 3%, son plus haut niveau depuis fin 2008.

Les prix du pétrole reprenaient leur souffle vers 12H30 GMT après trois séances consécutives de hausse, tempérés par une demande qui semble inférieure à l'offre aux Etats-Unis, quand en Chine la reprise reste mouvementée.

Vers 12H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril cédait 0,21% à 84,91 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars, reculait de 0,15% à 78,35 dollars.

afp/rp