Paris (awp/afp) - Les Bourses évoluaient légèrement dans le vert vendredi, une inflation plus élevée qu'attendu en zone euro ayant ralentit l'enthousiasme lié à une accalmie sur le marché obligataire et à la volonté de se remettre d'une semaine compliquée.

Les Bourses européennes réduisaient les gains du début de séance. Paris prenait 0,38%, Francfort 0,11%, Londres 0,07% et Milan 0,46% vers 11H55 GMT. A Zurich, le SMI gagnait 0,51%.

A New York, les contrats à terme des trois principaux indices pointaient vers une ouverture en toute petite hausse d'environ 0,1%.

Ce léger rebond des indices s'effectue après des baisses notables enregistrées depuis le début de la semaine.

Les taux d'emprunt des Etats reculaient, après être grimpés à des sommets ces derniers jours. Le taux allemand à dix ans valait 2,07% contre 2,17% jeudi.

En Asie, Tokyo a rechuté de 1,83%, dans la foulée des lourdes pertes subies la veille par Wall Street.

En Chine, où des chiffres montrent que l'industrie manufacturière et les services ont à nouveau souffert en septembre des confinements liés au Covid, Shanghai a reculé de 0,55% et Hong Kong a gagné 0,33% dans les derniers échanges.

La hausse des prix en zone euro a battu un nouveau record en septembre, à 10% sur un an, et s'est révélée supérieure aux prévisions des analystes, tirée par les tarifs de l'énergie mais aussi par ceux de l'alimentation.

En réaction, l'euro reculait de 0,70% face au dollar à 0,9747 dollar.

Pour tenter d'enrayer le phénomène de l'inflation, la Banque centrale européenne (BCE) avait relevé en septembre ses taux directeurs de 0,75 point de pourcentage, après +0,50 point en juillet, et la présidente de la BCE, Christine Lagarde, avait prévenu lundi qu'elle relèverait encore ses taux au cours des prochains mois.

"Les marchés évaluent toujours à plus de 70% la probabilité d'une hausse des taux de la BCE de 75 points de base le mois prochain, avec une faible probabilité de 1%", rapporte Craig Erlam, analyste d'Oanda.

L'attention des investisseurs se tourne désormais vers la publication d'un indice de hausse des prix PCE pour août aux Etats-Unis, également très attendu, dans un contexte de craintes sécessionnistes alimentées par les hausses de taux des banques centrales.

Concernant la Banque d'Angleterre (BoE), "les investisseurs s'attendent désormais à une hausse de 125 à 150 points de base lors de la prochaine réunion", prévient Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.

Les investisseurs voient d'un mauvais oeil son intervention pour stabiliser la marché obligataire en rachetant de la dette britannique et s'attendent à un retour de bâton.

La livre sterling qui avait souffert depuis quelques jours, touchant un plus bas à 1,0350 dollar lundi, ne parvenait pas à se stabiliser. La monnaie britannique tombait de 0,75% face au billet vert, à 1,1035 dollar vers 11H50 GMT.

Nike ralentit ___

Le géant américain des articles de sports Nike a présenté jeudi des résultats trimestriels meilleurs qu'attendu mais ses marges sont érodées par les coûts logistiques, les opérations de promotion destinées à réduire ses stocks et les effets de change.

Son action chutait de plus de 10% dans les échanges électroniques d'avant séance. Adidas (-5,43%), Puma (-6,37%) et JD Sports Fashion (-0,90%) reculaient dans la foulée.

Du côté de l'énergie ___

Les prix du pétrole se stabilisaient vers 11H45 GMT.

Le baril de WTI américain cédait 0,17% à 81,09 dollars et celui de Brent de la mer du Nord à même échéance valait 88,55 dollars (+0,07%).

Le prix du contrat européen de référence du gaz naturel restait autour des 200 euros le mégawattheure (+4,97% à 197 euros vers 11H45 GMT) depuis les fuites constatées sur les gazoducs Nord Stream et qualifiées de sabotage par l'Union européenne.

Les ministres européens de l'Energie ont trouvé un accord vendredi sur des mesures d'urgence pour aider ménages et entreprises de l'UE face à l'explosion des factures.

Ces mesures consistent à récupérer une partie des "superprofits" des producteurs d'énergie pour les redistribuer au consommateur, et à réduire la demande d'électricité aux heures de pointe.

afp/rp