Paris (awp/afp) - Les Bourses remontaient la pente vendredi à la faveur d'une accalmie sur le marché obligataire au terme d'une semaine très éprouvante pour tous les actifs financiers devant la cadence accélérée du resserrement monétaire des banques centrales.

Les indices européens récupéraient un peu de terrain perdu sur la semaine : Paris avançait de 1,19%, Francfort de 1,27%, Londres de 1,02% et Milan de 1,97% vers 12H00 GMT. Mais ils se dirigeaient vers un recul hebdomadaire assez similaire à celui de la semaine précédente, autour de 4%. A Zurich, le SMI gagnait 0,45%.

Au lendemain d'une lourde chute, Wall Street s'apprêtait également à rebondir, les contrats à terme sur les principaux indices affichant une hausse comprise entre 0,83% et 1,80% avant l'ouverture.

Les marchés, qui s'étaient montrés enthousiastes mercredi après la détermination affichée par la Réserve fédérale (Fed) à lutter contre l'inflation en relevant énergiquement ses taux directeurs, ont replongé jeudi de peur que ce durcissement monétaire, entamé et encore à venir, ne finisse par provoquer une récession dans la première économie mondiale.

"La Fed ne vise plus une politique monétaire neutre, comme il y a quelques mois, mais une politique franchement restrictive afin de modérer la demande intérieure, le crédit et finalement les prix", écrit Bruno Cavalier de Oddo BHF.

Après la Réserve fédérale mercredi, la Banque d'Angleterre a elle aussi relevé son taux directeur, jeudi, de même que la Banque nationale suisse, cette dernière ayant pris totalement de cours les marchés qui s'attendaient à ce que son taux reste inchangé.

La Banque centrale européenne a elle aussi prévu de relever les taux directeurs lors de sa prochaine réunion le 21 juillet, avant une autre hausse en septembre.

À contre-courant , la Banque du Japon a encore laissé inchangée vendredi sa politique monétaire ultra-accommodante, qui affaiblit considérablement le yen.

Cette semaine, aucune classe d'actifs n'a été épargnée par la correction des places financières.

Après avoir été très fortement secoué cette semaine, le compartiment de la dette souveraine montrait des signes de détente après une rotation des actions vers les obligations qui faisait repartir les rendements américains à la baisse: le taux à dix ans descendait à 3,22% après avoir approché les 3,50%.

"Les turbulences de marchés que nous connaissons actuellement militent en faveur des actifs refuges ", estime John Plassard, spécialiste en investissement chez Mirabaud.

Accalmie sur la tech ___

Les valeurs technologiques, particulièrement dépendante des taux d'intérêt pour financer sa croissance, et très malmenées ces derniers temps, profitaient de cette accalmie sur le marché obligataire.

À Francfort, avec Delivery Hero (+7,66), Zalando (+4,42%), Hellofresh (+2,72). Et à Paris pour Worldline (+1,47%) ou Capgemini (-+1,81%).

Commande en vue? Airbus grimpe ___

L'avionneur européen et Air India, désormais entre les mains de Tata Group, seraient proches de finaliser une énorme commande, selon l'agence financière Bloomberg qui a pris connaissance d'une lettre de la compagnie aérienne demandant à ses pilotes de se préparer à s'entraîner sur des A350. L'action Airbus s'envolait de 4,19% à la Bourse de Paris.

Volatilité sur le pétrole et le gaz ___

Les prix du pétrole hésitaient depuis tôt dans la matinée tandis que ceux du gaz poursuivaient leur envol, galvanisés par les baisses d'approvisionnement du géant russe Gazprom vers l'Europe.

Vers 11H35 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août repartait à la baisse (-0,26%) à 119,50 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juillet cédait 0,25 à 117,30 dollars.

Le TTF néerlandais, la référence du gaz naturel en Europe, a bondi de plus de 61% sur la semaine, atteignant un pic à 148,995 euros le mégawattheure (MWh) en séance jeudi.

Après une poursuite de sa hausse en première partie de séance, le TTF évoluait à 122,50 euros le mégawattheure (MWh) vers 11H45 GMT.

Sur le marché des changes, le dollar remontait par rapport au yen après les annonces de la Banque du Japon, dont la politique monétaire contribue à la chute de la devise nippone depuis plusieurs mois. Un dollar s'échangeait pour 134,74 yens vers 11H45 GMT, contre 132,21 yens jeudi à 21H00 GMT.

Le billet vert s'appréciait aussi face à la monnaie européenne (+0,41%) à 1,0505 dollar pour un euro.

afp/rp