Après une hausse de ses ventes qui devrait atteindre 10% en 2017 (à 400-405 millions d'euros), le concepteur de parfums pour Jimmy Choo, Rochas, Montblanc (groupe Richemont) ou Lanvin vise une croissance de 5% pour 2018, aux environs de 420 à 425 millions d'euros.

A ce niveau de ventes, Interparfums aura presque entièrement compensé la perte de chiffre d'affaires subie avec la rupture de son contrat de licence avec Burberry. Avec la marque britannique, ses ventes s'élevaient à 445 millions d'euros à la fin 2012.

La marge opérationnelle devrait quant à elle rester stable, entre 13,0% et 13,5% en l'an prochain - sur la base des parités de change actuelles - compte tenu d'un niveau toujours élevé d'investissements publicitaires représentant 23,7% des ventes.

"En 2018, notre croissance restera mesurée compte tenu d'un calendrier de lancements volontairement moins riche, nous permettant de bénéficier du temps de respiration indispensable à la consolidation des lignes existantes", souligne le PDG du groupe, Philippe Benacin, dans un communiqué.

La dynamique devrait toutefois à nouveau s'accélérer en 2019 et 2020, a précisé le groupe, grâce à d'importantes lancements prévus pour les cinq principales marques du portefeuille : Montblanc, Jimmy Choo, Lanvin, Coach et Rochas.

Ces chiffres ont été sanctionnés par le marché, le titre Interparfums cédant -2,72% à 30,05 euros à 15h28, alors que l'indice SBF120 cède -0,35% au même moment.

A ce niveau, le titre signe encore une hausse d'environ 20% depuis le début de l'année, après une progression de 33% en 2016.

"La croissance attendue est, comme prévu, en retrait par rapport à celle de 2017", soulignent les analystes de Kepler Cheuvreux dans une note, ajoutant que les prévisions du groupe sont souvent prudentes et disant tabler sur des ventes plus proches de 430 millions pour l'an prochain.

Avec Rochas et Coach, les dernières marques ajoutées à son portefeuille, Interparfums peut viser, selon eux, la barre des 500 millions d'euros de chiffre d'affaires d'ici à 2020.

Philippe Benacin a précisé, lors d'une présentation, que les difficultés financières de la maison de couture Lanvin n'avaient, à ce jour, "aucun impact" sur les ventes de parfums. Le groupe est propriétaire des parfums de la marque.

"La majeure partie de nos clients, qui sont étrangers, ignorent même que Lanvin est une maison de couture", a-t-il précisé.

Reuters a révélé le 6 novembre que la situation de trésorerie critique de Lanvin avait incité le commissaire aux comptes à alerter le tribunal de commerce de Paris et que faute d'augmentation de capital, les salaires de janvier 2018 ne pourraient pas être versés. [nP6N16B02Ll

Le PDG a également indiqué qu'Interparfums n'avait pas l'intention de participer à la recapitalisation prévue de la maison de couture.

(Edité par Matthieu Protard)

par Pascale Denis

Valeurs citées dans l'article : Interparfums, Compagnie Financière Richemont