PARIS, 9 mars (Reuters) - Les affiches d'une campagne publicitaire de Saint Laurent jugées dégradantes pour l'image de la femme ont été retirées mercredi soir des kiosques parisiens.

"Il n'y avait plus d'affiches mercredi soir", a déclaré à Reuters Stéphane Martin, directeur général de l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) qui avait été saisie d'environ 250 plaintes et avait demandé à la maison de couture de retirer les visuels.

Saint Laurent, propriété du groupe Kering qui détient également les marques Gucci ou Bottega Veneta, s'est refusé à tout commentaire.

Qualifiées de "dégradante" et de "choquante", plusieurs images de cette campagne avaient suscité un tollé et enflammé les réseaux sociaux, à quelques jours de la journée de la femme.

Deux affiches en particulier ont créé la polémique. L'une montrait une femme pliée en avant, perchée sur des talons à roulettes, la tête posée sur un tabouret. Sur l'autre, le mannequin en bas résille, se tenait assise, jambes écartées, face à l'objectif du photographe.

Le jury de déontologie publicitaire - instance associée à l'ARPP et indépendante de la profession - statuera comme prévu sur ce sujet vendredi et rendra son avis en début de semaine prochaine.

Cette campagne comportait au total 250 affiches et quatre visuels.

En 2015, une publicité de Saint Laurent avait été interdite en Grande-Bretagne pour maigreur excessive du mannequin.

Saint Laurent, dont la direction artistique est maintenant assurée par le couturier italo-belge Anthony Vaccarello, a connu la plus forte croissance des marques du groupe Kering ces dernières années grâce au succès de son ancien designer Hedi Slimane.

Le chiffre d'affaires de la marque a plus que triplé en cinq ans, passant de 354 millions d'euros à la fin 2011 à plus d'un milliard (1,2 milliard) d'euros à la fin 2016. (Pascale Denis, édité par Jean-Michel Bélot)