Nul doute que François-Henri Pinault aurait souhaité autre chose qu’un avertissement sur résultats pour célébrer ses vingt ans d’anniversaire à la tête de la holding familiale Artémis, mais ni lui si son illustre prédécesseur n’en sont à leur premier coup dur.
Tout a déjà écrit sur Kering, y compris par nos soins lors de la publication de ses précédents résultats.
Cependant, prêtons-nous à nouveau à l’exercice initié la semaine dernière avec Teleperformance SE : Les chiffres racontent une autre histoire puisque — à en juger par le courrier des lecteurs — la formule semble avoir bien plu, et livrons-nous à une petite rétrospective factuelle sur le parcours du groupe de luxe.
Voici cinq points saillants à retenir pour les investisseurs qui le suivent et pourraient être tentés d’y investir à contre-courant. Sur la dernière décennie :
1. Kering a doublé son chiffre d’affaires et, par action, multiplié par six son profit et par trois son dividende.
2. La rentabilité des capitaux propres a oscillé autour d’une moyenne de 17%, sans recours particulièrement prononcé à l’effet de levier — au contraire.
3. La valorisation oscillait elle autour d’une moyenne de x17 le profit d’exploitation, avec un plus haut à x32 et un plus bas atteint aujourd’hui même à x9.
4. Sur un agrégat de €18 milliards de cash-flows libres générés sur la période, net de cessions d’actifs, €7 milliards ont été investis en acquisitions et €11 milliards retournés aux actionnaires, dont €9 milliards en dividendes et €2 milliards en rachats d’actions.
5. Le dividende — 3.8% au cours du moment — a toujours été confortablement couvert par le cash-flow libre. L’année dernière, il représentait 57% de celui-ci.
Certes, le problème de la bourse est qu’on y est rarement payé pour décrire ce qu’on a vu dans le rétroviseur ; c’est au contraire de prédire le prochain virage qu’il s’agit. N’en reste pas moins que l’historique de Kering plaide en sa faveur.
Groupe de Luxe mondial, Kering regroupe et fait grandir un ensemble de Maisons emblématiques dans la Mode, la Maroquinerie et la Joaillerie : Gucci, Saint Laurent, Bottega Veneta, Balenciaga, Alexander McQueen, Brioni, Boucheron, Pomellato, Dodo, Qeelin, Ginori 1735, ainsi que Kering Eyewear et Kering Beauté.
En plaçant la création au coeur de sa stratégie, Kering permet à ses Maisons de repousser leurs limites en termes d'expression créative, tout en façonnant un Luxe durable et responsable. C'est le sens de sa signature : Empowering Imagination.
En 2023, Kering comptait 48,964 collaborateurs et a réalisé un CA de 19,6 MdsEUR.
A fin 2023, le Groupe détenait un réseau de 1 771 magasins gérés en propre, implantés notamment en Europe de l'Ouest (367), en Amérique du Nord (316), au Japon (238) et dans les pays émergents (698).
La répartition géographique du CA est la suivante : Europe de l'Ouest (27,6%), Japon (7,2%), Asie-Pacifique (35%), Amérique du Nord (23%) et autres (7,2%).