Zurich (awp) - Le pacte d'actionnaires liant Nestlé à la famille Bettencourt, qui arrive à expiration mi-mars, ne sera pas renouvelé "parce que les choses doivent pouvoir évoluer", a affirmé le directeur financier (CFO) du géant de l'alimentaire, François-Xavier Roger, dans un entretien paru vendredi dans le quotidien Le Temps.

"Il n'y a plus de vaches sacrées", a lancé M. Roger au sujet de la fin prochaine du pacte d'actionnaire initié en 1974 entre le groupe vaudois et la famille Bettencourt.

Le CFO a souligné que Nestlé maintenait "une bonne relation avec la famille Bettencourt". "La marque L'Oréal est un bon investissement avec un bon rendement. Si nous n'avons pas renouvelé ce pacte, c'est parce que les choses doivent pouvoir évoluer. De toute façon, l'accord avait déjà été en partie vidé de sa substance en 2010, avec l'abolition de certaines clauses", a-t-il ajouté.

Le pacte d'actionnaires qui lie Nestlé à la famille Bettencourt, propriétaire majoritaire du groupe de cosmétiques L'Oréal, arrive à expiration le 21 mars. Cet accord stipule que ni le groupe veveysan ni la famille ne peuvent augmenter leur part dans L'Oréal, jusqu'à six mois après la mort de l'héritière Liliane Bettencourt, décédée en septembre dernier.

Le conglomérat suisse, en pleine mutation, fait face à la pression d'actionnaires qui demandent notamment la cession des 23% que Nestlé détient dans L'Oréal. Cette participation représente actuellement une valeur d'environ 23 mrd EUR.

Avant même le décès de Mme Bettencourt, le fonds spéculatif Third Point avait émis en juin 2017 le souhait que le mastodonte vaudois cède ses parts dans L'Oréal. Le milliardaire américain Dan Loeb avait repassé une couche fin janvier, réclament une cession de tous les actifs "non stratégiques".

Le patron de L'Oréal, Jean-Paul Agon, avait quant à lui affirmé début février dans la presse être prêt à racheter les actions de sa société détenues par Nestlé.

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