Paris (awp/afp) - Les taux d'emprunt de la zone euro sont restés quasiment stables mardi, les investisseurs semblant marquer une pause le temps de digérer de bonnes données macroéconomiques en zone euro et avant une réunion de l'Opep jeudi.

La publication de bons indicateurs d'activité PMI en France et en zone euro, qui "vont dans le sens d'une normalisation de la politique de la Banque centrale européenne (BCE)" lors de sa prochaine réunion le 8 juin, entraînent une très légère tension des taux, a commenté pour l'AFP Nordine Naam, un stratégiste de Natixis.

La croissance de l'activité privée dans la zone euro a continué au même rythme en mai qu'en avril, se maintenant à son plus haut niveau depuis six ans, tandis qu'en France, elle a poursuivi son expansion ce mois-ci pour atteindre son plus haut niveau en six ans, selon l'indice PMI publié mardi par le cabinet Markit.

Or, selon M. Naam, ces indicateurs encourageants constituent "des arguments supplémentaires" à même de pousser la BCE à "revenir à une rhétorique plus neutre" le mois prochain afin de préparer progressivement les marchés à une inflexion de sa politique monétaire.

Seul le taux italien à dix ans a connu un mouvement de détente, imputable à l'annonce d'un rachat par anticipation d'obligations par le gouvernement italien.

En revanche, si l'attentat suicide revendiqué par les jihadistes de l'Etat islamique, qui a fait au moins 22 morts lundi soir à Manchester, au Royaume-Uni, a entraîné une détente des taux à l'ouverture du marché obligataire, cette dernière s'est rapidement dissipée.

"Le marché, malheureusement, est accoutumé depuis 2001 à ce type d'événements", a observé M. Naam.

Selon ce dernier, le vrai élément à même de dicter la direction du marché obligataire cette semaine sera l'or noir avec une réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) jeudi à Vienne.

Dans l'hypothèse où "un bel accord (de limitation de la production) sur 9 mois est conclu", impliquant en plus d'autres membres non-Opep, "ce serait bénéfique car cela laisserait entendre que le pétrole va remonter plus vite et donc que les anticipations d'inflation vont arrêter de baisser voire se redresser", a estimé M. Naam.

Si tel est le cas, "cela se traduirait à nouveau par des tensions sur les taux longs", a-t-il ajouté.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a fini quasiment à l'équilibre à 0,410%, contre 0,397%.

Celui de la France a suivi le même mouvement, terminant à 0,845%, contre 0,847%, tout comme celui de l'Espagne à 1,618%, contre 1,623%.

Le taux d'emprunt de l'Italie a pour sa part reculé à 2,122%, contre 2,138%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique à 10 ans a également peu varié à 1,082%, contre 1,088%.

A la clôture du marché européen, aux États-Unis, le taux à dix ans montait à 2,271%, contre 2,254%, tout comme celui à trente ans à 2,932%, contre 2,914%, tandis que le taux à deux ans s'établissait à 1,303%, contre 1,283%.

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