Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole reculaient à nouveau vendredi en cours d'échanges européens alors que les Kurdes irakiens indépendantistes ont ouvert le dialogue avec Bagdad.

Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 56,79 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 44 cents par rapport à la clôture de jeudi.

Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour le contrat de novembre, dont c'est le dernier jour de cotation, cédait 54 cents à 50,75 dollars.

Les cours de l'or noir avaient grimpé en début de semaine car les marchés craignaient que les tensions dans la région productrice de Kirkouk, au Nord de l'Irak, ne perturbent les exportations.

Mais les forces irakiennes ont repris vendredi aux combattants kurdes la dernière zone qu'ils contrôlaient dans la province disputée de Kirkouk, à 50 km d'Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, a indiqué un responsable de la sécurité.

"Il n'y a plus de prime au risque géopolitique depuis que le Kurdistan irakien a dit être favorable aux appels au dialogue du gouvernement de Bagdad", a expliqué Stephen Brennock, analyste chez PVM.

"Cependant, les tensions pourraient remonter, alors que (le géant russe du pétrole, NDLR) Rosneft a signé un contrat avec les Kurdes malgré les menaces de Bagdad. Par ailleurs, le flux de brut qui va de Kirkouk à Ceyhan (en Turquie) restait limité, même si une activité normale est attendue ce week-end", a-t-il nuancé.

Par ailleurs, le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Mohammed Barkindo, n'a pas convaincu les marchés en affirmant jeudi que le rééquilibrage du marché arrivait plus vite que prévu et qu'il "voyait la lumière au bout du tunnel".

"C'est comme si un marathonien disait voir la ligne d'arrivée au kilomètre 21, quand il lui reste la moitié du chemin à faire", ont tranché les analystes de Commerzbank, qui estiment que "l'Opep produit déjà plus ou moins le volume de pétrole qui sera en demande l'année prochaine, et le cartel aurait besoin de produire encore moins pour complètement rééquilibrer le marché".

L'accord de réduction de la production qui lie l'Opep à d'autres producteurs, dont la Russie, engage pour l'instant ses participants jusqu'en mars 2018.

Un possible renouvellement, ou des baisses de production plus fortes, seront discutées lors de la prochaine réunion de l'Opep, le 30 novembre à Vienne, a affirmé le secrétaire général.

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