Les contreperformances de Kering ont beau sonner comme la conséquence des difficultés internes à relancer le navire-amiral Gucci, tout le secteur du luxe est frappé en Europe. Le groupe de François-Henri Pinault a annoncé hier soir après la clôture parisienne que ses ventes du 1er trimestre seront en berne, principalement à cause de Gucci. Les concurrents LVMH (-3,2%), Compagnie Financière Richemont (-3,1%) et Hermès (-1,7%) accusent aussi le coup ce matin, même s'ils sont réputés moins friables. Le CAC40 en fait les frais : -0,9% en début de séance.

Nous vous proposons une approche pragmatique dans ce papier. Pour la compléter, voici ce qui se dit et qui se fait dans le Landerneau luxo-financier :

Qu'en pensent les analystes ?

  • Le consensus redoutait une baisse de -4%. Elle sera finalement d'environ 10%.
  • L'avertissement "reflète en grande partie une forte détérioration de la résonance de Gucci dans la région APAC, et en particulier en Chine", note James Grzinic (Jefferies) qui pense qu'au-delà de la problématique chinoise, la situation "suggère un creux plus profond". "Les produits hérités de Gucci ne trouvent pas d'écho auprès des consommateurs, tandis que le premier accueil encourageant du premier produit De Sarno est éclipsé par ce lourd vent contraire".
  • Luca Solca (Bernstein), est très direct "la faiblesse de l'Asie a été un leitmotiv récurrent des dernières mises à jour, les consommateurs chinois étant passés d'une excitation extatique pour Gucci au début de la révolution Alessandro Michele à une attitude de satiété lorsque Alessandro Michele est devenu l'histoire d'hier. Il reste à savoir si les Chinois aimeront le luxe tranquille de Sabato De Sarno". Solca "reste dans l'expectative en attendant des signes plus tangibles que le nouveau Gucci fonctionne". Il met aussi en garde contre le relâchement des marques occidentales, en soulignant que si les mauvaises nouvelles concernant Kering sont spécifiques à l'entreprise, elles rappellent "que la confiance des consommateurs et les dépenses discrétionnaires en Chine sont faibles".
  • Chez UBS, Zuzanna Pusz estime que cette publication décevante ne devrait pas améliorer le sentiment à l'égard du titre.

Voilà comment cela se traduit au niveau des valorisations (avis recensés par nos soins depuis la publication de la mise à jour hier soir) :

  • AlphaValue/Baader Europe maintient sa recommandation accumuler et abaisse l'objectif de cours de 496 à 476 EUR.
  • Barclays maintient sa recommandation de pondération de marché avec un objectif de cours réduit de 413 à 390 EUR.
  • Bryan Garnier & Co. maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours réduit de 422 à 405 EUR.
  • CIC Market Solutions maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours réduit de 410 à 390 EUR.
  • Equita SIM maintient sa recommandation de conserver avec un objectif de cours réduit de 440 à 410 EUR.
  • Goldman Sachs maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours réduit de 404 à 372 EUR.
  • JP Morgan maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours réduit de 425 à 400 EUR.
  • Kepler Cheuvreux maintient sa recommandation de conserver avec un objectif de cours réduit de 460 à 420 EUR.
  • Oddo BHF maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours réduit de 412 à 384 EUR.