Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris lâchait à nouveau du lest vendredi matin (-0,18%), restant suspendue comme ces derniers jours aux fluctuations des cours du pétrole, même si les indices PMI publiés des deux côtés de l'Atlantique pourraient venir animer un peu la cote.

A 09H32 (07H32 GMT), l'indice CAC 40 cédait 9,35 points à 5.272,58 points. La veille, il avait fini en hausse de 0,15%.

"Le marché reste très focalisé sur l'évolution du prix du baril de pétrole, ce qui n'est pas la première fois en période estivale", a relevé Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

Depuis plusieurs séances en effet, la cote Parisienne, faute de moteur plus puissant à même de l'orienter, est à la merci des variations de prix du brut, qui drainent dans leur sillage les valeurs énergétiques et bancaires.

La faiblesse des prix du pétrole, tombés mercredi à leurs plus bas en plusieurs mois, a en effet conduit les investisseurs à anticiper une remontée moins rapide que prévu de l'inflation et par ricochet de la normalisation monétaire menée par les banques centrales.

Voilà plusieurs jours que "l'Eurostoxx 50 évolue de concert avec le pétrole, signe que le passage sous les 45 dollars préoccupe les marchés. Néanmoins, pour la deuxième séance consécutive (jeudi), les indices européens ont effacé en fin de séance les pertes accumulées dans la matinée", ont tempéré les stratégistes du courtier Aurel BGC.

Il y a "certainement beaucoup de bruit pour pas grand-chose sur les marchés en ce moment (même si fondamentalement le déséquilibre entre l'offre et la demande demeure mais rien de nouveau n'est survenu récemment pour entraîner une telle inquiétude)", a abondé M. Dembik.

- Petite reprise des bancaires -

Aussi les indicateurs d'activité manufacturière et dans les services (PMI Markit) publiés au cours de la séance, tant en zone euro qu'aux Etats-Unis pour le mois de juin, pourraient donner aux investisseurs un peu plus de grain à moudre.

Outre-Atlantique, les ventes de logements neufs pour le mois de mai sont également à l'agenda.

En France, l'Insee a de nouveau révisé à la hausse vendredi son estimation de croissance pour le premier trimestre, relevant son chiffre de 0,1 point à +0,5%, dans sa troisième et dernière estimation du produit intérieur brut (PIB).

Sur le front des valeurs, les bancaires sortaient un peu la tête de l'eau après avoir nettement décliné jeudi. BNP Paribas prenait 0,53% à 62,26 euros, Société Générale 0,77% à 46,74 euros tandis que Crédit Agricole s'appréciait de 0,14% à 13,89 euros.

Amundi progressait de 1,32% à 63,01 euros, profitant d'un début de suivi à "surperformer" par Macquarie. La société française de gestion d'actifs a par ailleurs indiqué jeudi que le patron de Pioneer Investments, Giordano Lombardo, "quittera le groupe" après le rachat de l'entreprise italienne, dont la clôture est attendue le 3 juillet.

Vivendi prenait 0,78% à 20,74 euros alors que son patron, Yannick Bolloré, a déclaré jeudi à Cannes que le rapprochement avec le publicitaire Havas (-0,03% à 9,19 euros), effectif d'ici quelques semaines sous réserve du feu vert des autorités anti-trusts américaine et russe, devrait créer au moins 390 millions d'euros en valeur, selon Bloomberg. Le titre a par ailleurs bénéficié d'un relèvement de recommandation à "surperformer" par Raymond James.

Alstom reculait de 0,17% à 31,86 euros sans profiter de l'annonce jeudi d'un contrat de près de 200 millions d'euros pour la fourniture de 38 tram-trains à Ottawa.

GenSight Biologics accusait plus franchement le coup (-3,25% à 5,95 euros) après que la société française de thérapie génique a annoncé avoir levé 22,5 millions d'euros via une augmentation de capital, afin de financer le lancement d'un traitement contre une maladie rare conduisant à la cécité.

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