La structure de détention du groupe (Source Document de référence Finatis)
Bruno Monteyne, qui suit de près le dossier chez Bernstein, a rapidement dégainé un commentaire ce matin. Il rappelle d'abord les problèmes "interconnectés" entre les différentes entités :
- Les trois holdings sont surendettés.
- Casino paie un dividende trop important pour son propre endettement, afin d'irriguer ses holdings.
- Le cours de l'action Casino a un impact direct sur la liquidité de ses holdings (des lignes de crédit Rallye utilisent des actions Casino comme collatéral).
- Les comptes de Casino nécessitent des ajustements importants pour refléter la valeur réelle de la société.
Partant de ce constat, Monteyne estime que la suspension des trois holdings pourrait sonner l'heure de la restructuration de la dette. Il en résulterait pour Casino :
- Un potentiel lié à des comptes assainis et plus simples à lire. L'analyste pense qu'une restructuration financière passerait pas la perte du bloc de contrôle de Jean-Charles Naouri, qui pourrait aussi perdre son poste de CEO. Il concède que la période de transition risque toutefois d'être longue et douloureuse.
- Moins de pression sur les cashflows de Casino : le distributeur pourrait réduire voire supprimer son dividende et ainsi restaurer son bilan avec une moindre pression concernant le service de la dette de ses holdings.
Chez Kepler Cheuvreux, Fabienne Caron n'écarte pas l'éventualité d'une procédure de sauvegarde pour Rallye, le temps de réorganiser la dette. L'analyste estime, elle aussi, que cela pourrait aboutir à une perte de contrôle par Jean-Charles Naouri. Elle évoque aussi d'autres scénarios, comme la cession par Rallye de ses titres Casino ou une fusion des trois holdings pour simplifier la la structure de détention.
Dernière réflexion, mais qui n'a pas de portée stratégique : pourquoi n'avoir pas fait suspendre Casino en même temps que les trois autres sociétés ? L'action perdait 6,4% à 27,94 EUR à 10h31, lorsque la décision de suspension a finalement été mise en œuvre.