Cette déroute fait suite à l'annonce préliminaire aux résultats semestriels du groupe, qui projette désormais de brûler entre €500 et €700 millions de cash sur l'année fiscale 2023-2024.

Ceci, malgré une guidance précédente "significativement positive" — pour citer le communiqué de presse d'alors — et une croissance organique de 6.5%, reflet d'un secteur ferroviaire européen dynamique dont la privatisation progressive devrait faire les affaires des constructeurs. 

On mesure ici l'exigence extrême d'une activité industrielle hyper-capitalistique et prisonnière de très longs cycles : même depuis l'acquisition de Bombardier, lui-même en difficulté chronique, Alstom n'a jamais vraiment été capable de générer du cash pour ses actionnaires. 

Son carnet de commande est plein mais ses marges microscopiques et la rentabilité de ses actifs parfaitement anémique. En conséquence, l'annonce d'hier renvoie la valorisation à x0.6 les capitaux propres.

Rien de surprenant à cela, car qui paierait des capitaux propres non-rentables à leur valeur faciale — a fortiori dans un contexte de taux où l'obligataire AAA rémunère entre 4% et 5% ?