Les autorités antitrust de l'UE vérifient si une proposition d'Apple serait conforme à leur injonction de permettre à Spotify et à d'autres services de streaming musical d'informer les utilisateurs des options de paiement en dehors de l'App Store, a déclaré la Commission européenne lundi.

Le fabricant de l'iPhone risque d'être inculpé pour infraction à la législation antitrust et de se voir infliger de nouvelles amendes si sa proposition, annoncée vendredi dernier, ne satisfait pas les autorités européennes chargées de veiller au respect de la législation sur la concurrence, qui ont rendu leur ordonnance le mois dernier, assortie d'une amende de 1,84 milliard d'euros (2 milliards de dollars).

Selon la proposition d'Apple, le service suédois de diffusion de musique en continu Spotify et d'autres peuvent inclure un lien sur leur site web pour informer les utilisateurs des autres moyens d'acheter des biens ou des services numériques, en dehors de l'App Store d'Apple.

Ils peuvent également inviter les utilisateurs à fournir leur adresse électronique pour recevoir un lien vers le site web de la plateforme afin d'acheter du contenu musical numérique ou des services. Les liens qui aboutissent à des achats numériques entraînent toutefois des frais de 27 % pour Apple, y compris pour les abonnements ultérieurs qui se renouvellent automatiquement.

"Nous sommes en train d'évaluer si Apple s'est pleinement conformé à la décision", a déclaré un porte-parole de la Commission.

"En général, si la Commission soupçonne qu'une décision adoptée n'est pas respectée, elle envoie à l'entreprise concernée une communication des griefs", a ajouté le porte-parole.

Le plan d'Apple est conforme à la décision de la Commission, a déclaré un représentant d'Apple.

Spotify a déploré le fait qu'elle attende toujours qu'Apple se conforme à l'ordonnance de l'UE, cinq semaines plus tard.

Par ailleurs, la Commission enquête également sur les règles d'Apple relatives à son App Store et sur les mesures qu'elle a annoncées récemment pour se conformer à la nouvelle législation européenne connue sous le nom de "Digital Markets Act" (loi sur les marchés numériques), car elle craint que ces règles et diverses charges n'empêchent les développeurs de communiquer et de promouvoir librement leurs offres.

(1 $ = 0,9234 euro) (Reportage de Foo Yun Chee, édition de Kevin Liffey et Aurora Ellis)