HAMBOURG (dpa-AFX) - Aurubis a augmenté ses bénéfices au premier semestre grâce à une bonne demande de cuivre. L'entreprise a en outre profité de la baisse des prix de l'énergie. Cela a plus que compensé la baisse des salaires de raffinage pour le traitement des matériaux recyclés ainsi que les frais juridiques plus élevés et les indemnités de départ des membres du directoire, a annoncé l'entreprise mercredi à Hambourg. L'entreprise de transformation du cuivre a confirmé son objectif de bénéfice pour l'exercice en cours (fin septembre). L'action a augmenté un peu plus nettement dans les premiers échanges. En fin de matinée, elle affichait encore une hausse de 0,2 pour cent à 69,45 euros.

Au cours des six premiers mois, le résultat opérationnel avant impôts a augmenté de 1,7 pour cent à 243 millions d'euros par rapport à la même période de l'année précédente. L'entreprise a ainsi dépassé les attentes moyennes des analystes. Alors que le groupe de cuivre a gagné davantage dans le secteur Custom Smelting & Products, le résultat du segment Multimetal Recycling a nettement reculé. Au final, le bénéfice a augmenté de 15 pour cent pour atteindre un peu plus de 140 millions d'euros.

Le chiffre d'affaires a par contre baissé de six pour cent au premier semestre pour atteindre environ 8,25 milliards d'euros. L'entreprise a attribué cette baisse à la chute des prix du cuivre et à une nette diminution des ventes de coulée continue.

La direction du groupe autour de Roland Harings, encore président d'Aurubis, continue de viser un bénéfice opérationnel avant impôts de 380 à 480 millions d'euros pour l'ensemble de l'exercice. C'est certes plus que les 349 millions d'euros atteints en 2022/23, mais les cas de fraude et de vol avaient également coûté 139 millions d'euros à la société hambourgeoise.

Le préjudice de plusieurs millions avait également suscité des critiques sur la gestion des risques des dirigeants de l'entreprise. En conséquence, comme on le sait depuis janvier, la quasi-totalité du conseil d'administration doit partir. Le patron d'Aurubis Roland Harings, le directeur financier Rainer Verhoeven ainsi que le directeur de la production Heiko Arnold perdent prématurément leur poste. Un successeur a déjà été trouvé pour Verhoeven. Le manager de Mercedes Benz Steffen Hoffmann reprendra le portefeuille financier dès son entrée dans l'entreprise le 1er octobre 2024, comme Aurubis l'avait annoncé récemment.

De l'ancien conseil d'administration, il ne reste que la responsable du recyclage Inge Hofkens, qui n'y a été nommée que début 2023. Elle se verra confier des tâches supplémentaires. De plus, Markus Kramer, membre du conseil de surveillance, a été délégué au directoire pour une période limitée à partir du 1er mars et y est responsable de la transformation de l'entreprise.

Au milieu de l'année dernière, une importante rupture de stock de métaux précieux avait été révélée chez Aurubis. Dans un autre cas de fraude, des échantillons internes avaient été manipulés pour vérifier la teneur en métaux de livraisons de matériaux recyclés dans l'usine de Hambourg. Le groupe avait donc payé des factures trop élevées.

Le conseil de surveillance avait demandé une enquête. L'entreprise a déclaré à ce sujet en janvier : "Sur la base de cet avis juridique du cabinet Hengeler Mueller concernant la responsabilité des trois membres du directoire, le conseil de surveillance a en outre décidé, en l'état actuel des choses, de renoncer à faire valoir des droits à réparation contre les trois membres du directoire".

Ce remue-ménage arrive à un mauvais moment. Aurubis investit actuellement beaucoup d'argent dans le développement de ses activités, ce qui exige toute l'attention du management en raison de la complexité de la situation. Actuellement, environ 1,7 milliard d'euros d'investissements dans des projets stratégiques ont été approuvés.

Au cours du premier semestre, les investissements auraient presque doublé par rapport à la même période de l'année précédente pour atteindre 317 millions d'euros. Au cours du second semestre, des projets de recyclage en Belgique ainsi que la première étape de production dans la nouvelle usine de recyclage de Richmond aux États-Unis devraient être mis en service. Avec cette usine, l'entreprise veut profiter du boom du recyclage aux États-Unis./mne/niw/mis