Les législateurs canadiens ont accepté mercredi d'organiser des auditions sur la manière dont les grandes entreprises aérospatiales ont bénéficié d'exemptions aux sanctions imposées par le pays sur le titane russe.

Reuters a rapporté la semaine dernière qu'Airbus, Bombardier et Safran avaient été autorisés à contourner les sanctions imposées à l'entreprise russe VSMPO-AVISMA, soutenue par l'État.

Le Canada est le premier gouvernement occidental à interdire les livraisons russes de ce métal stratégique dans le cadre d'un train de mesures visant à marquer le deuxième anniversaire de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février.

La commission des affaires étrangères de la chambre élue de la Chambre des communes, composée de 12 personnes, a déclaré qu'elle convoquerait le ministre des affaires étrangères du pays et d'autres témoins non spécifiés, après l'échec d'une proposition visant à faire témoigner des représentants de Bombardier et d'Airbus.

Ces auditions s'inscrivent dans le cadre d'une étude sur les dérogations accordées à l'utilisation du titane russe dans la construction aéronautique canadienne.

"Nous avons entendu dire qu'il s'agissait d'une situation particulièrement grave, car l'Ukraine possède du titane qu'elle pourrait utiliser et, au lieu de cela, nous avons renoncé à sanctionner le titane russe", a déclaré Heather McPherson, porte-parole de l'opposition néo-démocrate en matière d'affaires étrangères, qui a insisté pour que l'étude soit réalisée.

"Je pense donc qu'il est très important que nous comprenions pourquoi le gouvernement a pris cette décision.

La semaine dernière, la ministre canadienne des affaires étrangères, Mélanie Joly, a défendu les décisions de dérogation et a déclaré que les emplois au Canada avaient été le facteur décisif. (Reportage de David Ljunggren, Allison Lampert et Dale Smith ; Rédaction de Sandra Maler et Josie Kao)