(Actualisé avec avocat, §§ 4, 5)

ROME, 12 juillet (Reuters) - Le gouvernement italien, dénonçant des erreurs de procédure, a décidé vendredi d'annuler l'expulsion de l'épouse et de la fille du dissident kazakh Moukhtar Abliazov, contraintes de quitter Rome en mai dernier pour le Kazakhstan.

Cette expulsion en elle-même n'était pas illégale mais la manière dont elle a été conduite est condamnable, selon le gouvernement de Rome qui affirme n'avoir pas été correctement informé de l'opération.

"C'était une grave erreur de ne pas informer le gouvernement de la totalité de la procédure qui, dès le départ, comportait des éléments et des caractéristiques peu ordinaires", déclarent les services du président du Conseil Enrico Letta dans un communiqué.

La femme d'Abliazov, Alma Chalabaïeva, se trouve actuellement avec sa fillette de six ans dans sa famille à Almaty, au Kazakhstan, et a reçu l'ordre des autorités de ne pas quitter la ville, a déclaré à Reuters Ernesto Gregorio Valenti, l'un de ses avocats.

"L'annulation de l'expulsion confirme que tout cela a été fait à la hâte, que c'était une erreur colossale qui n'avait pas grand chose à voir avec la légalité. Mais le mal est fait", a-t-il ajouté.

Banquier et ancien ministre du gouvernement kazakh, Moukhtar Abliazov, 50 ans, a fui son pays lorsque sa banque BTA a été nationalisée et déclarée en faillite en 2009.

Accusé d'avoir détourné six milliards de dollars, il a obtenu l'asile politique en Grande-Bretagne en 2011 et vit dans la clandestinité, affirmant que sa vie est en danger.

Fin mai, il a accusé le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev d'avoir fait pression sur les autorités italiennes pour "enlever" sa famille. (Steve Scherer, Guy Kerivel pour le service français)