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(Easybourse.com) Un commentaire sur les résultats annuels et trimestriels que vous venez de publier ?
Nos résultats annuels sont très satisfaisants. Nous affichons un chiffre d'affaires et une marge opérationnelle en progression. C'est le résultat des efforts entrepris depuis quatre ans concernant l'intégration des sociétés en difficulté. Nous continuerons sur cette voie.

En ce qui concerne le chiffre d'affaires du premier trimestre 2006-07 (du 1er septembre 2006 au 30 novembre 2006), il est en recul : - 8,3% à 30,9 millions d'euros pour le pôle protection des matériaux, et -9,8% à 30,6 millions d'euros pour le pôle protection des végétaux. Toutefois, nos carnets de commandes sont bien remplis et les perspectives sont bonnes.

Parlons en premier du pôle protection des végétaux. La baisse des chiffres résulte d'un certain attentisme chez les agriculteurs quant à la PAC. D'autre part, nous sommes en pleine période électorale et les agriculteurs attendent de savoir si le discours des politiques en lice pour la course à l'Elysée leur sera favorable. Toutefois, la flambée des cours des céréales et du sucre devrait les inciter à s'équiper de nouveaux matériels plus performants.

A moyen terme, les perspectives de développement de notre pôle protection des végétaux reposera sur trois grands axes : les biocarburants, les pays d'Europe de l'Est et le renouvellement du parc de pulvérisateurs induit par de nouvelles réglementations en matière d'environnement.

Enfin, à long terme et pour faire face à la croissance de la population mondiale et la diminution de la surface agricole utile, il faudra augmenter les rendements et donc s'équiper de machines agricoles plus performantes. A noter aussi que la Chine est très demandeuse de céréales plus nobles comme le blé, le maïs ou encore le colza, qui exigent un appareillage plus sophistiqué que le riz.

En ce qui concerne le pôle protection des matériaux, la baisse enregistrée au cours du premier trimestre ne reflète en aucun cas une tendance, contrairement à ce qui se passe dans la branche protection des végétaux. Les ventes du groupe dans ce secteur devraient repartir à la hausse même si elles sont aujourd'hui pénalisées par la croissance de l'économie mondiale et le cours du dollar.

Les activités d'Exel Industries sont de type saisonnier. Dès lors, les mauvais résultats affichés au cours du trimestre écoulé sont à relativiser. Les deuxième et troisième trimestres sont pour nous les plus importants.

Concernant le pôle protection des végétaux, où en est l'installation de votre usine en Roumanie ? Envisagez-vous d'ouvrir d'autres usines dans cette zone ?
L'installation de notre usine en Roumanie est terminée. Elle dispose de son propre matériel de production et va fabriquer à partir de février 2007 des pièces mécano-soudées, qui seront ensuite utilisées dans nos autres centres de production. Les PECO (Pays d'Europe Centrale et Orientale) représentent 50 millions d'hectares cultivables, l'Ukraine 60 millions et la Russie 200 millions contre 30 millions pour la France. Il s'agit de plus d'agricultures sous-mécanisées qui auront besoin d'acquérir du matériel. L'ouverture d'une usine dans cette zone géographique nous permet de gagner en flexibilité, en termes de coûts de production et de proximité avec le client.

Nous n'envisageons pas d'ouvrir de nouvelles usines mais plutôt de développer notre présence commerciale et d'offrir des produits d'entrée de gamme sur ces marchés.

Quel impact le développement des biocarburants et le prochain contrôle technique obligatoire des pulvérisateurs aura-t-il sur le groupe ? Pouvez-vous nous donner des chiffres ?
Il existe bien quelques estimations quant au nombre de pulvérisateurs qui passeront le contrôle technique, ou pas, mais nous ne souhaitons pas communiquer sur ce sujet.
En ce qui concerne l'impact des biocarburants, il sera indirect. En effet, l'utilisation de céréales dans la fabrication des carburants va tirer à la hausse leur cours. La superficie des espaces agricoles exploitables restant la même, elles devront alors être partagées entre culture de denrées alimentaires et culture de denrées non-alimentaires.
Selon une directive européenne, les États membres devront faire en sorte que la part minimale des biocarburants vendus sur leur marché atteigne un pourcentage de 5,75% d'ici à décembre 2010. De son côté, la France a décidé unilatéralement de porter ce chiffre à 7%. Il s'agit d'autant d'éléments qui tirent à la hausse le prix des céréales, donc les revenus des agriculteurs et de nos ventes.

Venons-en au pôle protection des matériaux. Sept nouveaux brevets ont été déposés au cours de l'exercice 2005-06. Quel est votre objectif pour l'exercice 2006-07 ?
Nous n'avons pas fixé d'objectif, mais la R&D reste prioritaire pour Exel Industries. A ce jour, le groupe dispose de 192 brevets actifs déposés dans de nombreux pays.

Quel impact la mauvaise santé de l'industrie automobile a-t-il sur Exel Industries ?
Nous n'allons pas nous réjouir de la mauvaise santé de l'industrie automobile. En effet, dans cette hypothèse, les constructeurs ont tendance à tirer les prix vers le bas.
L'industrie automobile représente 20% de notre chiffre d'affaires total et 40% du chiffre d'affaires du pôle protection des matériaux.
Toutefois, les ventes d'Exel Industries ne sont pas couplées aux ventes de voitures mais à l'installation de nouvelles chaînes de production. Face à la morosité du marché, les constructeurs ont revu leur stratégie et tablent maintenant sur un renouvellement et un relooking plus fréquent des modèles, ce qui a un impact sur leurs investissements et donc nos ventes.
Si le secteur est actuellement plutôt maussade en Europe et aux Etats-Unis, il reste des relais de croissance en Asie ainsi que dans les pays de l'Est.

Le 30 août dernier, Exel Industries a procédé au rachat de 100% du capital de CMC. Quelles sont les synergies attendues de cette opération et envisagez-vous de procéder à d'autres acquisitions ?
Nous ne communiquons pas sur les synergies. Toutefois, l'acquisition de CMC (qui opère dans le secteur des tracteurs enjambeurs vignerons) va nous permettre de gagner des parts de marché. Cette opération nous garantit une certaine complémentarité en termes de gamme de produits et de clientèle.
Côté nouvelles acquisitions, Auriga a annoncé la vente de sa filiale Hardi International, notre principal concurrent dans la protection des végétaux. Je ne vous cache donc pas que nous étudions le dossier. Cette opération constituerait une véritable opportunité pour le groupe car elle nous permettrait de diversifier notre positionnement en pénétrant de nouvelles zones à l'international. De plus, nous avons les moyens financiers d'une telle opération (trésorerie nette, capacité d'endettement…). La conjoncture dans les végétaux est mauvaise et nous entendons profiter des opportunités qui se présentent à nous. Toutefois rien n'a été conclu pour le moment.

Quelle sera votre politique en matière de dividende cette année?
Notre politique restera stable. Nous distribuerons 1,10 euro de dividende.

Propos recueillis par C.P.

- 22 Décembre 2006 - Copyright © 2006 www.easybourse.com

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