Le coût du nettoyage de la rivière Elk Valley en Colombie-Britannique (C.-B.) des matières toxiques libérées par l'exploitation minière de Teck Resources pourrait s'élever à au moins 6,4 milliards de dollars canadiens (4,7 milliards de dollars), selon un rapport publié mardi par l'association à but non lucratif Wildsight.

Le sélénium, un élément naturel toxique pour les poissons à des concentrations élevées, s'échappe depuis des décennies des amas de stériles entourant les mines de charbon du mineur canadien Teck. Le charbon est utilisé pour fabriquer de l'acier.

Teck a mis de côté une caution de 1,9 milliard de dollars canadiens pour les opérations d'Elk Valley, conformément à l'exigence du gouvernement de la Colombie-Britannique selon laquelle les mineurs doivent payer pour tout dommage futur résultant de leur travail.

Toutefois, le rapport commandé par Wildsight, une organisation basée à Vancouver, estime que le montant mis de côté par Teck est insuffisant et qu'il sous-estime le problème causé par la contamination au sélénium.

Dans une réponse envoyée par courrier électronique à Reuters, Teck a déclaré que les estimations de Wildsight étaient inexactes et incompatibles avec les calculs effectués dans le cadre de la politique du gouvernement de la Colombie-Britannique.

"Leurs dispositions relatives aux dépenses d'investissement ne sont pas conformes à la politique du gouvernement de la Colombie-Britannique et leur utilisation d'hypothèses simplifiées surestime de 50 à 60 % les coûts d'exploitation du traitement de l'eau", a déclaré Dale Steeves, directeur des relations avec les parties prenantes, Teck Resources.

Le rapport, réalisé par la société de conseil Burgess Environmental Ltd, indique qu'il est parvenu au chiffre de 6,5 milliards de dollars canadiens en calculant ce qu'il en coûterait pour mettre en œuvre le plan actuel de Teck, qui consiste à construire des "usines de traitement des eaux jusqu'en 2027 et à les exploiter pendant 60 ans".

Teck a dépensé plus de 1,4 milliard de dollars canadiens depuis 2014 pour s'attaquer à la concentration de sélénium et prévoit d'investir encore 150 à 250 millions de dollars d'ici à la fin de 2024.

L'année dernière, Teck a vendu son activité charbon à un consortium dirigé par le mineur suisse Glencore pour 9 milliards de dollars, alors que le mineur canadien se concentre sur les métaux critiques tels que le cuivre. La transaction doit encore être approuvée par le gouvernement canadien.

Glencore prévoit de scinder les mines de charbon en une société cotée en bourse distincte après la conclusion de l'opération.

Glencore n'a pas commenté le rapport.

"Nous espérons que Glencore et le gouvernement canadien prêteront une attention particulière à ce rapport lorsqu'ils envisageront la vente, afin de s'assurer que la responsabilité de la crise du sélénium est maintenue tout au long du transfert de propriété", a déclaré Simon Wiebe, chercheur sur la politique minière et les impacts à Wildsight.

(1 $ = 1,3573 dollar canadien) (Reportage de Divya Rajagopal Rédaction de Mark Potter)