Madrid (awp/afp) - Le géant énergétique Iberdrola a vu son bénéfice s'envoler de 85% sur un an au premier trimestre grâce à d'importantes cessions d'actifs, son chiffre d'affaires ayant pour sa part reculé, sur fond de baisse des prix de l'électricité.

Le fleuron espagnol, devenu l'un des leaders mondiaux des énergies renouvelables, a dégagé 2,76 milliards d'euros (à peine moins en francs suisses) de profits entre janvier et mars, contre 1,48 milliard au premier trimestre 2023, selon les résultats publiés mercredi par l'entreprise.

Cette forte hausse s'explique en grande partie par la cession à l'Etat mexicain de 13 centrales électriques qu'il possédait dans ce pays, conclue voilà un an après un long bras-de-fer avec le gouvernement mexicain.

Cette vente, clôturée le 26 février dernier, a apporté "une contribution extraordinaire de 1,16 millard d'euros" au résultat net de l'entreprise, précise dans son communiqué le groupe présidé par Ignacio Sánchez Galán.

Sans cet apport exceptionnel, le bénéfice net du groupe énergétique, présent dans une dizaine de pays dans le monde, aurait atteint 1,59 milliard d'euros, soit 7% de plus qu'au premier trimestre 2023.

Ces résultats ont été atteints malgré une forte baisse du chiffre d'affaires de l'entreprise, qui a plafonné à 12,68 milliards d'euros, soit 18% de moins qu'il y a un an (15,46 milliards), dans un contexte de baisse des prix de l'électricité sur ses principaux marchés.

Le chiffre d'affaires du premier trimestre est inférieur aux prévisions des analystes interrogés par le fournisseur d'informations financières Factset, qui tablaient en moyenne sur 13,8 milliards d'euros de ventes pour 1,54 milliard de bénéfice.

Iberdrola, qui a dégagé l'an dernier un bénéfice record de 4,8 milliards d'euros, se dit malgré tout optimiste pour l'année 2024, au vu notamment de "l'augmentation de ses investissements", de nature à accroître sa production d'électricité et sa rentabilité.

Le groupe a annoncé fin mars quelque 41 milliards d'euros d'investissements entre 2024 et 2026. Ces investissements se concentreront principalement aux Etats-Unis (35%), au Royaume-Uni (24%) et dans la péninsule ibérique (15%), selon l'entreprise.

Ils seront financés en partie par la vente de ses 13 centrales électriques mexicaines, qui vont lui rapporter au total 6,2 milliards d'euros.

Les résultats du premier trimestre surviennent dans un contexte de tensions entre Iberdrola et le gouvernement de gauche espagnol, qui souhaite pérenniser un impôt temporaire sur les bénéfices des grands groupes bancaires et énergétiques.

"Le maintien de cet impôt extraordinaire", instauré en janvier 2023 pour financer des mesures de soutien au pouvoir d'achat, n'a "aucune logique", a ainsi dénoncé récemment Ignacio Sánchez Galán, pour qui cette mesure va nuire à l'attractivité de l'Espagne.

afp/jh