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(Easybourse.com) Le résultat opérationnel au troisième trimestre est ressorti à 10,3 millions d'euros, contre 27,9 millions d'euros un an plus tôt. Il a été amputé par un effet de désaubaine résultant de l'évolution des alliages. Cet effet avait été prévu…
Lors de la présentation de nos résultats du premier semestre, nous avions annoncé un résultat opérationnel de 86 millions d'euros, qui incluait 22 millions d'euros d'effet d'aubaine.

Nous avions alors dit que compte tenu de l'évolution du nickel (à la baisse), nous anticipions un effet de désaubaine d'environ 22 millions d'euros pour le second semestre 2007.

Nous avions précisé que si le nickel restait aux alentours de 25 000 dollars la tonne, nous terminerions l'année avec un résultat opérationnel de 102,4 millions d'euros qui ne comporterait donc ni effet d'aubaine, ni effet de désaubaine. L'effet d'aubaine de 22 millions au premier semestre étant compensé au second semestre par un effet de désaubaine du même ordre.

Cette hypothèse n'est plus d'actualité…
Effectivement, au vu de nos résultats du troisième trimestre, nous avons revu à la hausse nos objectifs de résultat (de 103 millions d'euros à 110 millions d'euros) parce que nous pensons que l'effet de désaubaine qui aurait été théoriquement de 10 millions d'euros au quatrième trimestre, sera plus faible. Cet effet de désaubaine pour ce quatrième trimestre serait d'environ 5 millions d'euros.

Pourquoi ?
Parce que le nickel aujourd'hui est significativement supérieur à 25 000 dollars la tonne (environ 30 000 dollars par tonne) et qu'en outre nos ventes se portent plutôt bien.

En conclusion, nous devrions avoir une année où l'effet d'aubaine serait de +5 millions d'euros (+22 millions d'euros au premier semestre, -17 millions au second semestre).

Comment voyez-vous évoluer les marges de distribution, en particulier dans l'inox ?
Les marges de distribution de l'inox ont commencé à baisser au mois de juillet et elles ont baissé d'autant plus vite que les marchés sont plus ou moins structurés.

Par exemple, en Hongrie, où il n'y a pas de leader incontesté, les marges se sont très vite dégradées.

A l'inverse, en Allemagne, le plus gros marché européen, les marges ont très bien tenu durant l'été, avant, néanmoins, de baisser fortement dès la mi-septembre et en octobre.

Aujourd'hui, nous observons que la marge brute de l'inox, en Allemagne par exemple, commence à remonter.

Le déstockage qui a accompagné la baisse du nickel se termine actuellement. Les volumes de commandes reviennent à des niveaux normaux pour la saison.

L'année 2008 devrait démarrer avec des stocks en ligne avec la consommation, ce qui est une bonne nouvelle.

Concernant les Etats-Unis, voyez-vous un léger mieux à venir ?
Les Etats-Unis représentent très peu pour IMS, environ 3% de notre chiffre d'affaires. Pour le moment, nous y avons une activité tout à fait correcte, mais notre activité n'est pas significative du marché américain.

Est-ce que IMS subit les conséquences de la parité euro/dollar ?
85% de nos transactions se font en euros, 10% dans les devises des pays d'Europe Centrale, le reste en dollars, donc pas de conséquence directe pour IMS.

Pour le moment, lorsque nous considérons l'activité industrielle de nos clients, qui pourrait être impactée par la parité euro/dollar, nous ne percevons pas d'effets négatifs de la baisse du dollar sur leur niveau de commandes.

Vous avez présenté en octobre vos objectif 2010 dans lesquels vous annoncez vouloir porter votre part de marché à 14% des tonnages distribués en Europe contre 9% fin 2007 et 7% en 2005. Cela se fera notamment par de la croissance externe. Des dossiers sont-il actuellement à l'étude ?
Oui, des dossiers sont actuellement à l'étude et nous ferons sûrement des acquisitions au courant du premier trimestre 2008.

En dehors de la croissance externe, nous pensons également accroître notre part de marché via la croissance interne, soit en développant nos volumes dans certains pays où nos positions sont faibles, soit en développant de nouvelles lignes de produits (tubes, acier outils, etc.).

Pour nos objectifs 2010, nous avons annoncé une croissance annuelle moyenne de 16%, soit 6% pour la croissance interne et 10% pour la croissance externe.

Peut-on avoir des précisions sur ces dossiers, comme la zone géographique visée ?
Ce sont des dossiers qui concernent des sociétés européennes de petite taille (CA inférieur à 20 millions d'euros).

Comment seront financées ces acquisitions ?
Elles seront financées par nos propres ressources. Cela dit, lors de l'assemblée générale extraordinaire des actionnaires, nous avions dit que si nous avions une opportunité d'acquisition de société de plus grande taille (plus de 80 à 100 millions d'euros de chiffre d'affaires), nous ne pourrions pas faire face, et donc nous opérerions une augmentation de capital avec droit préférentiel de souscription et présentation de la cible au préalable.

Une acquisition de cette taille, est-ce là une éventualité plausible ?
Absolument, c'est une éventualité plausible, mais pas dans les trois mois qui viennent !

Toujours dans vos objectifs 2010, vous annoncez une marge opérationnelle moyenne récurrente de 7,5% par an. Quels sont les éléments ayant participé à ce résultat ?
Concernant la rentabilité, nous pouvons cerner deux périodes : 2004-2007, sur laquelle nous nous étions engagé à atteindre une marge opérationnelle récurrente (corrigée des effets d'aubaine ou de désaubaine) de 7%.

Pour 2008-2010, nous pensons que nous pouvons revoir à la hausse cet objectif et le porter à 7,5%. Ce plan 2008-2010 s'appuie sur cinq sources d'amélioration de la rentabilité du groupe.

La première, qui est selon moi la principale et la plus simple, c'est l'accroissement de la part de marché locale. Pour un distributeur, la marge brute augmente avec la part de marché locale.

La seconde source d'amélioration de la rentabilité renvoie à l'effet de taille. Un fournisseur a plutôt tendance à offrir un meilleur prix à celui qui lui achète plus de quantités.

Troisième source, l'augmentation des tonnages expédiés. Environ 75% de nos charges sont fixes (masse salariale, entrepôts, etc.) et la meilleure façon d'amortir ces coûts, c'est d'augmenter les volumes.

Ensuite, les quatrième et cinquième sources viennent de l'augmentation des services (découpe, sciage, etc.) et de la possibilité de distribuer d'autres métaux en même temps que l'inox. Par exemple, nous avons une petite activité de distribution d'aluminium en Espagne, qui se marie bien avec la distribution d'inox.

Quels pays ciblez-vous tout particulièrement pour augmenter vos parts de marché ?
Dans nos trois lignes de produits, nous avons des points faibles. Pour l'acier mécanique, par exemple, nous sommes faibles dans tout le nord de l'Europe (Bénélux, Allemagne, Scandinavie…).

Pour l'inox, nous sommes faibles dans le sud de l'Europe (Espagne, Italie…). 

Dans les aciers anti-usure (abrasion), nous sommes faibles dans les pays de l'Est et nous ne sommes pas en si bonne position que ça en Allemagne.

Toutes ces faiblesses sont des pistes pour notre croissance externe.

Le mot de la fin pour vos actionnaires…
Depuis le 1er janvier 2007, l'action a gagné 22% et elle a progressé de 37% depuis un an.

L'action IMS a souffert depuis quelques mois de la crise du subprime. Nous observons un fléchissement de l'industrie de la construction aux Etats-Unis, mais aussi en Espagne. Néanmoins, nous nous adressons à l'ensemble de l'industrie et très peu au bâtiment.

Je voudrais leur rappeler que grâce à nos trois lignes de produits, nous nous adressons à l'ensemble de l'industrie européenne (agro-alimentaire, mécanique, chimie, énergie, mines et carrières, etc.), ce qui induit une assez grande stabilité de notre activité.

En outre, nous venons de relever nos objectifs 2007 et nous allons démarrer l'année 2008 correctement, puisque le déstockage touche à sa fin et que les niveaux d'activité chez nos clients sont bons.

Du côté des prix des aciers, ils s'annoncent toujours forts au premier trimestre 2008, voire en légère hausse.

Nous avons communiqué un business plan 2008-2010 et nous allons le tenir. Malgré, peut-être, des aléas de-ci de-là, nous tiendrons le cap.

Propos recueillis par Marjorie Encelot

- 28 Novembre 2007 - Copyright © 2006 www.easybourse.com

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