Le parquet demande son placement sous contrôle judiciaire.

Les deux juges Henri Pons et Jean-Marie d'Huy sont chargés depuis 2004 de la procédure ouverte pour "présentation de comptes inexacts, diffusion d'informations fausses ou mensongères sur la situation d'un émetteur coté sur le marché réglementé, délit d'initié et recel de délit d'initié".

L'enquête a été ouverte sur plainte de deux financiers, aujourd'hui disparus, qui s'estimaient floués lors de leurs placements dans cette société : Edouard Stern, assassiné par sa compagne en 2005, et Hugues de Lasteyrie, décédé en 2007.

Sur le plan administratif, en juin 2007, l'Autorité des marchés financiers (AMF) a déjà reconnu l'existence d'une diffusion d'informations inexactes de 2001 à 2003.

Elle a infligé au groupe d'industrie chimique, issu de Rhône-Poulenc, une amende de 750.000 euros et de 500.000 euros à Jean-Pierre Tirouflet, qui l'a dirigé de sa création en 1998 jusqu'à 2003.

Les fausses informations retenues par l'AMF concernaient l'évolution de l'activité de la société américaine Chirex - acquise par Rhodia en 2002 -, la prise en compte d'actifs d'impôts différés, ainsi que de la dette du groupe et notamment de ses engagements hors bilan.

Les magistrats ne devraient pas notifier de charge à Jean-Pierre Tirouflet sur le "parachute doré" et la retraite complémentaire de plus de sept millions d'euros perçue lorsqu'il a été contraint de quitter Rhodia, alors confronté à de graves difficultés financières, en 2003.

Les juges ont reçu le droit d'enquêter sur ces faits en 2007, mais ils ne semblent pas constituer une infraction pénale.

Thierry Lévêque, édité par Sophie Louet