Le troisième sidérurgiste japonais, qui fournit les secteurs de l'automobile, de l'aviation et du ferroviaire dans le monde entier, avait admis en octobre avoir livré à quelque 500 de ses clients des produits aux caractéristiques falsifiées, provoquant une onde de choc dans l'ensemble de la chaîne logistique.

Hiroya Kawasaki démissionnera de son poste le 1er avril, le choix de son successeur devant être décidé lors d'une réunion du conseil d'administration qui se tiendra bientôt, a indiqué Kobe Steel.

"Nous avons découvert que des actions inadéquates étaient généralisées et ont été perpétrées au vu et au su et avec la participation de beaucoup, y compris à la direction", peut-on lire dans un communiqué publié à la suite d'une enquête externe de quatre mois portant sur ce scandale.

"Considérant les multiples problèmes de conformité que nous avons eu par le passé, nous nous devons de dire qu'il existe des problèmes de longue date, non seulement en termes de conformité, mais aussi de culture d'entreprise et d'état d'esprit du personnel et de la direction", poursuit le communiqué.

Kobe Steel a également annoncé la démission du vice-président exécutif Akira Kaneko et une réduction des salaires temporaire allant jusqu'à 80% pour tous les responsables en interne.

Le sidérurgiste a aussi indiqué qu'il allait refondre son conseil d'administration pour s'assurer qu'un tiers de ses membres soient des administrateurs externes.

Le scandale de falsification de données de Kobe Steel, qui a déclenché une série de révélations sur les pratiques frauduleuses de la part d'autres poids lourds de l'industrie japonaise, a terni la réputation d'excellence du pays.

Au cours des derniers mois, Mitsubishi Materials, Toray Industries et Ube Industries ont également admis avoir falsifié des données sur des produits tandis que les constructeurs automobiles Nissan Motor et Subaru ont reconnu des manquements dans les procédures d'inspection finale de leurs véhicules.

Kobe Steel fait actuellement l'objet d'une enquête du département américain de la Justice, ce qui l'expose à des risques juridiques et financiers. La société a également été sanctionnée par une autorité japonaise de contrôle de la qualité sur certains de ses produits.

(avec Chris Thomas et Indranil Sarkar à Bangalore, Minami Funakoshi à Tokyo, Ritsuko Ando; Claude Chendjou pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

par Yuka Obayashi