L'Occitane publiait hier de bons résultats semestriels. Ses ventes augmentent de 25% par rapport aux six premiers mois de l'an passé ; le profit d'exploitation, pour sa part, diminue de 12% suite à un redoublement d'efforts dans les investissements marketing. 

Reflet de la stratégie de "premiumisation", la marge brute de 78% est supérieure à celle de l'Oréal ou Estée Lauder. Toutes les marques du portefeuille affichent une croissance des ventes, y compris la franchise historique L'Occitane en Provence, qui représente toujours 55% du chiffre d'affaires consolidé.

C'est surtout Sol de Janeiro qui soutient la dynamique d'ensemble. Rachetée il y a deux ans pour $450 millions — avec le recul, une superbe affaire — Sol voit ses ventes augmenter de 189% sur le semestre, pour désormais représenter un quart du chiffre d'affaires consolidé.  

Le groupe conserve des ventes bien diversifiées entre les zones Europe & Moyen-Orient, Asie-Pacifique et Amériques. C'est sur cette dernière que la croissance est la plus prononcée, avec 64% de ventes additionnelles largement liées au succès de Sol de Janeiro. 

A moins de x1.4 le chiffre d'affaires et x15 les profits attendus cette année, la valorisation du moment semble tout à fait raisonnable. La cotation à Hong-Kong et le flottant réduit à peau de chagrin — puisque Reinold Geiger contrôle les trois-quarts du capital — sont sans doute passés par là.

Par ailleurs, le marché n'a pas apprécié la compression des marges dévoilée dans la publication d'hier — quand bien même les investissements marketing qui la causent produisent des résultats encourageants. Ce matin, il sanctionne le titre d'une baisse de 7.5%. "L'effet Sol de Janeiro" pourrait-il retomber comme un soufflet, ou la marque historique renouer avec la décroissance de ses ventes ?

Pour ceux convaincus du contraire, la situation se double d'une potentielle opportunité d'arbitrage. Si de tels commentaires n'engagent à rien, l'été dernier, Reinold Geiger laissait entendre qu'il envisageait de privatiser le groupe et que le prix d'une offre de retrait ne serait pas inférieur à $26 HKD par action.

Le projet a été abandonné depuis, mais il permet néanmoins de placer un seuil sur la valeur équitable du titre.