PARIS, 6 février (Reuters) - La position de soutien de l'Etat français vis-à-vis de la stratégie de Renault, dont il est le principal actionnaire, n'a pas changé, a dit à Reuters une source de Bercy, en réponse aux rumeurs selon lesquelles la France envisagerait à la place une fusion entre le groupe au losange et son concurrent Stellantis.

Le quotidien italien Il Messaggero a rapporté dimanche que le gouvernement français étudiait un rapprochement entre les deux groupes, ce qui constituerait un revirement dans la position de l'Etat français vis-à-vis d'un Renault indépendant.

La France, qui détient 15% du capital du groupe au losange, soutient depuis le début la stratégie du directeur général Luca de Meo axée sur la création d'une filiale dédiée à l'électrique et aux logiciels, Ampère, basée en France, et sur celle d'une co-entreprise spécialisée dans les motorisations thermiques et hybrides.

Conscient que Renault n'a pas la taille ou les moyens de certains de ses concurrents, l'Etat appuie aussi sa stratégie visant à nouer, au-delà de l'alliance historique avec Nissan et Mitsubishi, de multiples partenariats industriels ou technologiques comme avec Geely, Saudi Aramco, Google ou Qualcomm, afin de partager les coûts.

Le groupe au losange, dont la capitalisation boursière ne décolle toujours pas de ses dix milliards d'euros actuels malgré son redressement financier rapide, est régulièrement cité sur les marchés comme une cible d'acquisition potentielle.

Ce scénario, déjà alimenté par sa sortie en 2022 de Russie, à l'époque son deuxième marché derrière la France, puis par la révision à la baisse l'année suivante des ambitions globales de son alliance avec Nissan, est revenu sur le devant de la scène la semaine dernière après l'abandon de l'introduction en Bourse d'Ampère, imputée à des conditions de marché défavorables mais qui a aussi ajouté aux inquiétudes ambiantes sur le marché du véhicule électrique.

Le président de Stellantis, John Elkann, a réfuté lundi tout projet de fusion avec un autre constructeur automobile, tandis que Renault s'est refusé à tout commentaire. (Reportage Gilles Guillaume et Leigh Thomas, édité par Blandine Hénault)