Les résultats se font encore attendre. Pas d'amélioration pour l'instant au niveau du chiffre d'affaires ou de la marge d'exploitation : sur le trimestre écoulé, à quelques millions de dollars près, le premier comme la seconde restent parfaitement identiques aux niveaux où elles se trouvaient l'an passé à la même époque, et plus généralement durant la décennie précédente.  

Les blockbusters Entresto et Cosentyx, tous deux approuvés en 2015, représentent 30% des ventes. Lancés plus récemment, le Pluvicto, le Kesimpta et le Scemblix rencontrent de bons accueils sur le marché et représentent à eux trois 10% des ventes. Le portefeuille de Novartis, c'est sa force, demeure bien diversifié. 

L'embellie au niveau de la génération de cash — free cash-flow de $2.35 milliards contre $889 millions l'an passé à la même époque — résulte de l'aveu du management d'un effet positif au niveau du besoin en fonds de roulement. Sur une base annualisée, on reste là aussi dans la moyenne de la décennie écoulée.

Le spin-off de Sandoz est toujours prévu pour le second semestre. On devine que le groupe aurait préféré des conditions de marché plus idéales que celles du moment. Une dégradation supplémentaire desdites conditions de marché l'inciterait sans doute à reporter les projets de séparation de sa division génériques. 

Un tel délai, s'il survenait, mettrait sur pause les rachats d'actions massifs, depuis dix ans entièrement financés par les différentes ventes d'actifs : divisions santé grand public et ophtalmologie, ainsi bien sûr que la participation minoritaire dans Roche. 

Les retours de capitaux aux actionnaires, très importants, causent d'ailleurs une hausse notable de l'endettement. Celui-ci double sur le trimestre : se pose franchement la question de la pérennité d'une telle gestion.

Au cours de 92.5 francs suisse et avec un profit cash par action dans la fourchette de $5.5-$6, ou 5 francs suisse, l'action Novartis reste valorisée un cran au-dessus de Sanofi, rachats d'actions massifs et cotation en Suisse obligent — car le pipeline du Français n'a rien à envier à celui de son comparable basé à Bâle.

Le grand sujet chez Novartis est le même chez les autres grands compagnies pharmaceutiques : celui de la création de valeur issue des acquisitions. Le groupe a engagé $47 milliards dans diverses opérations de croissance externe pour renouveler son pipeline, mais son chiffre d'affaires décroît sur le temps long, tandis que ses profits stagnent ou ne progressent que modestement grâce aux rachats d'actions.