Zurich (awp) - Novartis relève ses ambitions pour 2024, au sortir d'un premier partiel fructueux. A périmètre constant, soit hors contribution sur la base de comparaison de l'ancienne filiale génériques et biosimilaires Sandoz, le chiffre d'affaires a progressé de 9,5% à 11,83 milliards de dollars (10,78 milliards de francs suisses).

La multinationale met en avant dans son compte-rendu mardi la performance de ses relais de croissance Entresto (+36% à change constant) dans le domaine cardiaque, de son immunosuppresseur Cosentyx (+25%), du Kesimpta (+66%) contre la sclérose en plaques, du Kisqali (+54%) contre le cancer du sein, du Pluvicto (+47% contre le cancer de la prostate) ou encore du nouvel anticholestérol Leqvio (multiplié par plus de deux).

La concurrence des médicaments génériques a coûté deux points de pourcentage (pp) à la croissance et les ajustements tarifaires un pp supplémentaire.

La robuste poussée de croissance a notamment été alimentée par un rétablissement de près d'un tiers des ventes du groupe sur le marché chinois, handicapé sur la base de comparaison par des confinements persistants. "Nous partons du principe que la Chine continuera à croître plus rapidement que les autres marchés, même si nous ne parviendrons probablement pas à conserver la cadence actuelle", a indiqué en téléconférence de presse le directeur financier Harry Kirsch.

Pour le directeur général Vasant Narasimhan, le moteur de la performance est le recentrage de l'entreprise, "qui a considérablement soutenu notre croissance au cours des derniers trimestres". Il a aussi souligné l'importance des solides ventes de médicaments. Pour Entresto, il ne s'attend pas un générique aux Etats-Unis cette année. Au plus tôt, un premier concurrent est escompté à la mi-2025, à l'expiration du brevet. Hors USA, ce ne sera pas le cas avant 2026

Les marges prennent de l'embonpoint

L'excédent d'exploitation (Ebit) de base a suivi une courbe plus ascendante encore, atteignant 4,54 milliards à la faveur d'une extension de plus de deux points de pourcentage de la marge afférente à 38,4. Le bénéfice net apuré de tout élément jugé inopportun a gagné 13,9% à 3,68 milliards, indique la multinationale dans un communiqué mardi. Le gain net effectivement comptabilisé a bondi d'un quart à 2,69 milliards.

La performance s'inscrit dans le haut des projections des analystes consultés par l'agence AWP. Le chiffre d'affaires était attendu à 11,49 milliards, l'Ebit ajusté à 4,30 milliards et le bénéfice net de base à 3,49 milliards.

Forte de ces résultats, la direction s'affichent plus confiante pour l'ensemble de l'exercice qu'il y a trois mois. La croissance organique doit désormais s'établir à environ 10% et l'Ebit de base entre 10% et 15%. Fin janvier, la perspective de croissance était encore plafonnée à 5% et celle de progression de l'excédent opérationnel ajusté sous les 10%.

L'hypothèse reste conditionnée à l'absence de lancement d'un générique des moteurs de ventes Entresto et Promacta aux Etats-Unis.

Les analystes peinent à trouver la moindre coquille dans la copie rendue. "Les résultats de ce premier partiel complet concentré sur les seuls médicaments innovants préfigurent ce qu'on peut attendre de Novartis pour les trimestres à venir", remarque Stefan Schneider, chez Vontobel. Chez Stifel, Eric Le Berrigaud relève qu'en plus d'une performance solide des principaux moteurs de croissance, la perspective semble s'éloigner de voir arriver cette année encore une version générique du Promacta sur l'incontournable marché des Etats-Unis.

Les détenteurs de capitaux aussi semblaient séduits. La nominative Novartis a fini en hausse de 1,8% à 88,94 francs suisses, après un plus haut à 92,06 francs suisses, dans un SMI qui a terminé en gain de 1,3%.

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