La baisse du titre Novo Nordisk (et dans une moindre mesure celle d'Eli Lilly hors séances US) est alimentée par les commentaires du CEO d'Amgen, Robert Bradway, lors de la conférence de présentation des résultats de son groupe qui s'est tenue hier soir après la clôture du marché américain. Il a lâché que l'analyse intermédiaire du traitement anti-obésité MariTide était prometteuse. Voici son principal commentaire, traduit : "Permettez-moi d'ajouter une autre mise à jour importante. Alors que nous n'avons pas l'habitude de commenter les données intermédiaires, en particulier pour notre essai de phase II, nous reconnaissons que l'obésité suscite un intérêt significatif pour le MariTide, et nous allons donc fournir un commentaire supplémentaire aujourd'hui. L'analyse intermédiaire de la phase II de cette étude est terminée et nous sommes très encouragés par les résultats obtenus jusqu'à présent et par la conduite de l'essai. Après l'analyse intermédiaire, je dirais que nous sommes confiants dans le profil différencié du MariTide et que nous pensons qu'il répondra à d'importants besoins médicaux non satisfaits."

Le responsable de la R&D d'Amgen a ensuite expliqué que l'essai se passe bien et que "tous les bras restent actifs, l'abandon des patients n'a pas posé de problème, et nous sommes en bonne voie pour obtenir les données de base à 52 semaines de cette étude de phase II à 11 bras à la fin de 2024". Un essai de phase II sera lancé plus tard dans l'année spécifiquement pour le traitement du diabète chez des patients avec ou sans obésité. Il n'interférera pas avec le programme de phase III chez les patients souffrant d'obésité. Amgen prévoit d'administrer MariTide dans un dispositif d'auto-injection "avec une administration mensuelle, voire moins fréquente, en une seule injection". Le groupe a commencé à préparer les capacités de production adéquates, si le traitement venait à être autorisé. Le management n'a toutefois pas voulu en dire plus sur le terme "profil différencié", malgré les nombreuses questions des analystes.

Quel est le risque pour Novo Nordisk et Eli Lilly ?

Le gâteau des traitements anti-obésité est énorme et, pour l'instant, découpé en deux tranches principales. Il est évident que l'arrivée d'autres acteurs va réduire la domination des deux géants actuels. Pour autant, la population adressable est si vaste et les capacités de production encore trop réduites pour identifier un risque à court voire moyen terme. Pour mémoire, nous nous étions fait l'avocat du diable en proposant une approche divergente dans le papier "Contrarien : Qu'est-ce qui pourrait faire vaciller Novo Nordisk ?" en début d'année.

La baisse de l'action Novo depuis hier fait partie des aléas de ce genre de dossier, dont la domination reste indéniable mais qui sera remise en cause régulièrement : il y a trop d'argent en jeu pour que cela ne soit pas le cas.