"Quels enjeux stratégiques représente la TNT pour votre groupe ?

Nous avons déjà une chaîne, NRJ 12, sur la TNT. Elle s’est classée troisième chaîne de la TNT au mois de juin avec une part d’audience de 2,6 points. Au bout de 5 ans, NRJ Group a montré qu’il était capable de faire de la télévision, de respecter l’intégralité de nos quotas et de faire une chaîne qui se positionne dans le trio de tête des chaînes de la TNT aux côtés de TMC et de W9.
Depuis maintenant plus d’un an, nous attendons avec impatience l’appel à candidatures sur le multiplex R7.

Quels sont vos projets pour la TNT (nouvelles chaînes, investissements) ?

Nous souhaiterions proposer deux dossiers au minimum de chaînes thématiques pour venir conforter notre pôle audiovisuel. Nous constatons qu’il y a de la ressource disponible sur le R7, que le CSA devrait normalement faire un appel d’offres pour des fréquences haute définition. Ces dossiers sont la déclinaison de deux marques françaises fortes : Nostalgie et Chérie HD. Nostalgie serait une chaîne thématique patrimoniale qui surferait aussi bien sur des films en noir et blanc que sur une redécouverte de notre patrimoine télévisuel, les grands moments de l’histoire. Chérie HD serait une chaîne féminine, dirigée par des femmes, sur l’art de vivre, des problématiques sociétales, des documentaires.
Pourquoi cette stratégie, parce que nous nous rendons compte avec notre expérience sur les web radios que ce sont les marques qui réussissent à survivre. De la même façon que la marque NRJ, Jean-Paul Baudecroux a su créer une chaîne de télévision NRJ 12, une chaîne musicale NRJ Hits et une chaîne people NRJ Paris.
Ces nouvelles chaînes représenteraient des investissements à la marge. Par exemple, en termes de diffusion, cela ne va pas susciter davantage d’emplois puisque nous avons déjà une dizaine de diffuseurs qui vont diffuser notre chaîne à la marge. Nous avons une manière de produire avec des prix vraiment bas, avec des producteurs qui se sont adaptés aux prix de la TNT. Il est trop tôt pour déterminer le coût des investissements, mais on reste sur quelques millions d’euros.
Cette année, nous visons l’équilibre pour NRJ 12 et pour le pôle TV du groupe NRJ.

Quelle est votre position par rapport à la problématique des chaînes bonus ?

Le groupe NRJ était président du groupement TNT, mais nous n’avons pas la chance d’avoir de chaîne bonus. En revanche, nous pensons que nous devons aussi avoir «une chaîne bonus» même si cela passe par un appel à candidatures en bonne et due forme. Ce que nous ne voudrions pas, c’est que les chaînes bonus empêchent l’appel d’offres sur le R7. Les chaînes bonus sont prévues sur le R8. Nous avons entendu, ici ou là, que quelques personnes, sans les nommer, feraient la promotion d’une nouvelle norme de diffusion, le DVB-T2. Nous y sommes extrêmement opposé pour deux raisons, d’abord parce que les Français n’ont pas fini de s’équiper en DVB-T1 et qu’il serait insouciant de lancer le DVB-T2 tout de suite. Il faut garder cette nouvelle norme de diffusion pour 2020 avec le passage de toutes les chaînes en haute définition. Faire passer la nouvelle norme tout de suite serait un prétexte technique pour geler le paysage audiovisuel pour 5 ans.

Pensez-vous que le marché de la TNT peut encore absorber plusieurs nouvelles chaînes en termes de ressources publicitaires ?

Selon nous, il reste de la place pour 3 ou 4 chaînes thématiques, mais pas pour des chaînes généralistes. Ces chaînes trouveraient leur point d’équilibre à quelques dizaines de millions d’euros. Notre pôle TV représente 80 emplois et nous embaucherions 20 personnes supplémentaires pour nos nouvelles chaînes. Nous faisons travailler 50 producteurs déjà.

Avez-vous des objectifs chiffrés pour NRJ 12 en termes financiers et d’audience ?

L’objectif est clair, ce serait d’arriver à 3% d’audience nationale dans les 24 mois, et de prouver qu’il existe un nouveau modèle économique de chaînes entre 2,5% et 3%, qui ne viennent pas embêter les groupes TF1, M6 ou France Télévisions. Nous avons une posture éditoriale qui commence à se faire ressentir et NRJ 12 commence à avoir une image.
Le groupe NRJ a mis les bouchées doubles depuis 3 ans en termes de télévision. Nous investissons dans notre première fiction qui rentre en production en septembre et sera diffusée au premier trimestre 2012. Nous sommes très proactifs en termes de télévision pour construire l’image de marque de la chaîne.
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