STMicroelectronics et Infineon à -2%, Aixtron et Elmos à -2,5%, Nordic Semiconductor -5,4%. Les acteurs européens des semiconducteurs sont à la peine après de mauvaises nouvelles sectorielles. Ce matin, le coréen Samsung Electronics a publié de mauvais résultats trimestriels. Hier soir, l'américain Microchip avait prévenu que ses ventes ne seraient pas à la hauteur des attentes. Le début d'année est difficile pour les semis européens, avec des baisses à deux chiffres en 2024 du côté de STMicroelectronics et Infineon.

Le secteur des semiconducteurs n'est pas, ou n'est plus, une bête homogène. Il suffit de regarder le graphique qui suit pour s'en persuader : sur deux ans, il y a Nvidia et le reste du monde. Sur la séquence précédente, ce sont les fabricants de machines pour l'industrie comme ASML qui s'étaient distingués. Mais c'est toujours la star Nvidia qui mène la danse, parce qu'elle incarne véritablement l'IA, après avoir incarné le développement du minage de cryptomonnaies.

STM mis sous pression par Microchip

Concernant plus spécifiquement STMicroelectronics en ce début d'année, c'est Microchip qui pèse le plus. "L'activité de Microchip est en concurrence directe avec la division MDG de STM qui est un contributeur majeur aux bénéfices de la société", rappelle l'analyste de Jefferies William Beavington. L'Américain a prévenu que ses clients et ses distributeurs ont réduit leurs livraisons à cause de l'affaiblissement de l'environnement économique et de la nécessité de réduire les stocks. Les revenus du dernier trimestre 2023 sont donc attendus en baisse de 22%, contre une fourchette de contraction précédemment évaluée à "15 à 20%". Beavington craint que la branche MDG de STM ne souffre au premier trimestre 2024, ce qui explique pourquoi ses anticipations sont inférieures de 18% au consensus. Il reste de surcroît prudent sur la division automobile, ce qui n'arrange rien à l'affaire.