En janvier, le groupe dirigé par Vincent Bolloré, principal actionnaire de MultiChoice, a proposé d'acheter la totalité de l'entreprise à 105 rands par action (environ 5,52 dollars), valorisant MultiChoice à 31,7 milliards de rands. Cette offre, supérieure de 40% à la valeur de marché de MultiChoice, a été rejetée par la société qui s'estimait sous-évaluée.

Canal+ a réagi en augmentant sa part dans MultiChoice, passant de 31,67% à 35,01% en février, franchissant ainsi le seuil qui l'obligeait à lancer une offre publique d'achat (OPA) selon les règles de la commission sud-africaine des offres publiques d'achat. Cette annonce a fait bondir l'action de MultiChoice de plus de 20%, bien que le cours en bourse reste inférieur à l'offre de Canal+.

La semaine précédente, le groupe a encore augmenté sa participation à 36,6%, et a formulé une offre ferme pour acquérir la part du capital restante, une opération à 125 rands par action en numéraire qui coûterait environ 1,73 milliard d'euros.

La prime de cette offre d’achat, est de 67% par rapport au cours réel du 1er février, ce qui a relevé le prix de l’opération à 35 milliards de rands et la valorisation globale de la société à 55 milliards de rands. 

Les deux entreprises ont prévu de soumettre les détails de l'offre aux actionnaires de MultiChoice d'ici le 27 mai.

"Le groupe Canal + est confiant quant à l'aboutissement de cette offre, dont le prix dépasse largement le minimum requis par la réglementation. Je suis convaincu que Canal + et MultiChoice constitueront un formidable ensemble", a déclaré Maxime Saada, président du directoire du groupe Canal +.

Le groupe français a déclaré jeudi qu’il avait acheté 3,7 millions d’actions supplémentaires du diffuseur sud-africain et a relevé sa participation à 40,83%.

La filiale de Vivendi a déclaré qu’elle se réservait le droit d’acheter d’autres actions sur le marché pendant la durée de l’offre, qui est en attente d’approbation par le conseil d’administration de MultiChoice.

Une acquisition stratégique

Canal+ a déjà une forte présence dans les pays francophones d'Afrique, tandis que MultiChoice domine dans les régions anglophones, notamment en Afrique du Sud, au Nigeria et au Kenya.

Pour cette transaction, le conseil d'administration de MultiChoice a nommé Standard Bank of South Africa Limited comme conseiller financier, selon les déclarations des deux entreprises.

Cette opération pourrait créer un acteur majeur de la radiodiffusion sur le continent africain, capable de diffuser des contenus africains à l'échelle mondiale et de concurrencer sur le marché international.