Sortira, sortira pas ? Donald Trump a fait savoir hier soir qu’il communiquera aujourd’hui à 20h00 (heure de Paris) sa décision concernant l’avenir de l’accord sur le nucléaire iranien, sans attendre la date-butoir du 12 mai. Le président américain considère que le compromis qui avait été trouvé à Vienne en 2015, après douze ans de pourparlers, est mauvais. Il pourrait se servir des révélations d’Israël sur l’existence d’un programme secret d’armement de Téhéran pour dénoncer l’accord. Mais Trump pourrait aussi poursuivre les discussions en prolongeant la suspension des sanctions, ou adopter une attitude intermédiaire… Le fait est que personne ne sait ce qui sortira de la conférence de presse prévue ce soir. Cette incertitude a profité au pétrole ces derniers jours, même si l’or noir a tendance à se tasser ce matin après le franchissement du cap symbolique des 70 USD par le WTI hier. Le dollar poursuit son ascension à 1,1911 face à l’euro.

Hier, les indices ont enregistré une belle journée. Le CAC40 a clôturé à 5.531 points, tout près de son record annuel de 5.541 points, touché mi-janvier. Pour le CAC40 dividendes réinvestis, les pics sont déjà atteints, à 14.240 points. Il est d’ailleurs intéressant de constater que le CAC40 dividendes réinvestis (bruts) affiche un très beau parcours depuis le début de l’année 2014. Il dépasse le DAX et le S&P500, qui intègrent les dividendes, et a fortiori le CAC40 classique, comme l’illustre le graphique ci-dessous. La séance a également été belle pour les trois indices américains, dopés aux valeurs de l’énergie et aux technologiques.
 

Qui a dit que le CAC40 était à la traîne ? Dividendes réinvestis, il fait mieux que le S&P500 depuis 2014 ,et écrabouille le DAX

Si la journée est fériée en France, elle n’est pas chômée en bourse. Les volumes étriqués de la veille (à peine plus de la moitié des échanges habituels à la Bourse de Paris) pourraient être un peu plus dynamiques ce jour car la City redémarre après un weekend à rallonge. Ce matin, le CAC40 est hésitant en préouverture.

Les temps forts économiques du jour

Le principal indicateur du jour en Europe a été publié à 8h00 : la production industrielle allemande a progressé de 1%, pour un consensus positionné à +0,8%. C’est aussi sur le vieux continent qu’est programmé l’un des importants rendez-vous macroéconomiques américains du jour. Le président de la Fed, Jerome Powell, doit intervenir depuis Zurich dès 9h15 sur le thème « les influences de la politique monétaire sur les conditions financières globales et les flux internationaux de capitaux », à l’invitation de la BNS et du FMI. Après l’annonce des mises en chantier mensuelles (14h15, consensus 225.000) et de la dernière enquête JOLT sur l’emploi (16h00, consensus 6,05 millions), les regards seront braqués sur l’annonce que doit faire Donald Trump sur l’accord iranien, à 20h00.

L’once d’or recule à 1.311 USD, tandis que la parité euro / dollar est proche de 1,191. Le baril WTI est en légère contraction à 69,89 USD, comme le Brent, à 75,40 USD.

Les principaux changements de recommandations

• Jefferies entre ArcelorMittal et sort Crédit Agricole et Bouygues de sa liste de valeurs préférées.
• Société Générale passe d’acheter à vendre sur Air France KLM en ramenant de 12 à 6 euros son objectif.
• Santander passe d’achat à conserver sur BNP Paribas, dont l’objectif est réduit de 74,32 à 71,08 euros.
• Jefferies relève de 460 à 560 euros son objectif sur Kering en restant acheteur.
• Morgan Stanley réduit de 50 à 47 euros son objectif sur Nexans en restant à pondération en ligne.

L’actualité des sociétés

Après le plongeon de l’action Air France KLM hier en bourse, il va falloir rebâtir le dialogue social. Le PDG, Jean-Marc Janaillac, a démissionné, comme il s’y était engagé, après avoir été mis en minorité sur l’accord salarial. Vivendi a beau avoir perdu des administrateurs au conseil de Telecom Italia dans la bataille avec Elliott, son poulain Amos Genish a été reconduit à l’unanimité aux commandes de l’opérateur. N’est pas Vuitton et Kering qui veut. Le groupe italien Ferragamo a rempli ses objectifs au premier trimestre, mais ses perspectives 2018 ne sont pas flamboyantes.

Les publications de six très grosses entreprises sont programmées aujourd’hui, trois de chaque côté de l’Atlantique. L’italienne Intesa et les allemandes Continental et Deutsche Post en Europe, ainsi que Disney, Occidental Petroleum et JD.com aux Etats-Unis. Sur le vieux continent, Munich Re, Beiersdorf, Endesa et E.ON sont aussi sur les tablettes, comme LafargeHolcim, qui a dévoilé un chiffre d’affaires meilleur que prévu en dépit de conditions climatiques difficiles, mais dont les résultats sont en-deçà des attentes. Les objectifs sont toutefois réitérés. Shell va céder la totalité de sa participation dans Canadian Natural Resources (sables bitumineux) pour 3,3 milliards de dollars (USD). Aux Etats-Unis, Qualcomm aurait renoncé à son offensive dans les puces pour serveurs, tandis que Comcast serait en train de monter un financement pour enchérir en numéraire sur Fox.