Genève (awp) - Nouvel actionnaire de référence de Hochdorf, Newlat propose à l'assemblée générale ordinaire du transformateur laitier de renouveler l'entier de son conseil d'administration en élisant six nouveaux membres. Le rendez-vous se tiendra le 15 mai.

Le groupe alimentaire italien, qui détient désormais pas loin de 11% du capital de Hochdorf, ambitionne de redresser l'entreprise en difficulté. La présidence serait confiée à Angelo Mastrolia, citoyen italien né en 1964, peut-on lire dans un communiqué publié jeudi par la société lucernoise, connue pour son lait en poudre Bimbosan.

La stratégie de l'entreprise doit être revue de manière "radicale", a souligné Angelo Mastrolia, dans un entretien accordé à l'agence AWP. Celui qui préside actuellement Newlat a surtout critiqué la vente prévue des activités opérationnelles. Les actifs, estimés entre 80 et 100 millions, suffiraient à peine à couvrir les dettes de la société auprès des banques, ce qui conduirait à une perte totale pour les actionnaires. Angelo Mastrolia s'est cependant dit ouvert à différentes options concernant la future participation de Newlat dans Hochdorf, réaffirmant sa volonté d'un engagement sur le long terme.

A ses côtés, les autres administrateurs proposés par Newlat sont Eduardo Montuori, Giuseppe Mastrolia, Benedetta Mastrolia, Fabio Fazzari et Helmut Bösiger. Ces trois derniers sont par ailleurs proposés pour intégrer le comité du personnel et de rémunération.

A ce jour, l'organe de surveillance de Hochdorf est présidé par Jürg Oleas et compte six membres que Hochdorf avait de son côté proposé de réélire.

Dans sa proposition, Newlat suggère également de fixer le montant global maximal de la rémunération du conseil d'administration à 300'000 francs suisses, soit moitié moins que les 600'000 francs suisses soumis au vote par les administrateurs actuels. Pour Angelo Mastrolia, l'entreprise est mal gérée et les résultats générés ne justifient pas les niveaux de salaires actuels.

Propositions examinées

"Le conseil d'administration examine toutes ces propositions et prendra position en temps voulu", précise le communiqué, ajoutant par ailleurs que les discussions avec des acheteurs potentiels se poursuivent et qu'aucune décision n'a encore été prise à ce sujet.

Interrogée par l'agence AWP, la fédération des producteurs de lait de suisse centrale (ZMP), qui détient 18% de Hochdorf, n'a pas souhaité non plus s'exprimer sur ces requêtes qu'elle veut d'abord examiner en détail.

De leur côté, les investisseurs ont chaleureusement accueilli la proposition de Newlat. Peu après le début des échanges à la Bourse suisse, la nominative Hochdorf décollait de 36,3% à 16,35 francs suisses, dans un marché SPI en hausse de 0,29%. A 12h55, le titre s'échangeait à 12,75 francs suisses (+6,3%).

En annonçant sa prise de participation, Newlat avait indiqué vouloir proposer du changement au conseil d'administration, dans le cadre d'un projet de "revitalisation". Le cours de l'action de Hochdorf, supérieur à 60 francs suisses il y a trois ans, a chuté jusqu'à 1,23 franc récemment.

Publiés en mars, les résultats annuels montraient une perte nette réduite, passant de 15,8 millions à 10,2 millions de francs suisses fin décembre dernier. Le groupe aux 333 employés vise un résultat d'exploitation à l'équilibre et avait alors déclaré poursuivre sa quête d'investisseurs.

Les difficultés ont débuté en 2016 avec le rachat de la majorité du spécialiste de l'alimentation pour bébés Pharmalys, une participation revendue en 2019 à son ancien propriétaire Amir Mechria, plus grand actionnaire d'Hochdorf (20%), en essuyant des pertes. Plusieurs plans de réorientation des activités, notamment une expansion sur le marché chinois, ont échoué.

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