cuivre monte

Londres (awp/afp) - L'or s'est envolé sur la semaine, atteignant un nouveau sommet historique, dopé par les perspectives de baisse de taux imminente aux Etats-Unis, qui augmentent l'attractivité du métal précieux, valeur refuge concurrente du dollar.

Le métal jaune a culminé vendredi à un nouveau record, à 2.185,50 dollars l'once. L'or a bondi de plus de 6% rien qu'au mois de mars.

Pour Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades, "les négociants en or ont réagi à un changement de ton subtil mais perceptible de la part de la Réserve fédérale américaine (Fed), en particulier après que son président a publiquement reconnu mercredi la probabilité d'une baisse des taux dans les mois à venir".

Des taux américains plus faibles sont en effet susceptibles de plomber les rendements obligataires américains et le dollar, détournant les investisseurs vers l'or.

Mercredi, le président de la Fed Jerome Powell avait rassuré en confirmant que la banque centrale envisageait toujours de baisser ses taux cette année.

"Si l'économie évolue comme prévu, il sera probablement approprié de commencer à assouplir la politique monétaire à un moment donné cette année", avait-il précisé devant une commission de la Chambre des représentants.

"Avec l'affaiblissement du dollar, la baisse des rendements des bons du Trésor, l'instabilité géopolitique persistante et les inquiétudes concernant la croissance économique mondiale, le prix du métal précieux devrait rester bien soutenu", estime M. Evangelista.

La hausse des prix de l'or a encore accéléré vendredi après la publication du rapport sur l'emploi américain en février aux Etats-Unis jugé mitigé.

Vers 16H30 GMT (17H30 à Paris), l'once d'or s'échangeait pour 2.175,35 dollars vendredi, contre 2.082,92 dollars sept jours plus tôt en fin d'échanges.

Le cacao trône au sommet

Les prix du cacao continuent de battre des records historiques et se sont stabilisés à des niveaux très élevés, poussés par les anticipations d'un déficit d'offre très important.

Lundi à New York, le cacao pour livraison en mai a culminé à un nouveau record depuis la création du contrat, à 6.677 dollars la tonne.

"Cela est dû aux récoltes moins bonnes dans les deux principaux pays producteurs", résume Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.

"Les fortes pluies tombées au début de la saison ont endommagé les cultures et propagé des maladies avant que les arbres vieillissants ne soient confrontés à la chaleur et à la sécheresse" dans les régions productrices, explique Ole Hansen, analyste chez Saxobank.

La Côte d'Ivoire est de loin le premier pays producteur au monde, suivie du Ghana. A eux deux, ils ont fourni près de 60% de la production totale pour la récolte de 2022/23, selon l'Organisation internationale du cacao (ICCO).

Ils devraient encore subir "les effets néfastes de conditions météorologiques défavorables et de maladies" pour la saison 2023/24, a estimé la semaine dernière l'ICCO dans son premier rapport trimestriel de statistiques du cacao pour cette période.

Par rapport à la saison 2022/23, l'offre mondiale devrait se contracter de près de 11%, et le déficit de l'approvisionnement est estimé à 374.000 tonnes, contre 74.000 pour 2022/23 d'après les chiffres révisés de l'Organisation.

"Le marché du cacao devrait donc connaître un déficit d'offre record cette année, les stocks tombant à leur plus bas niveau depuis des décennies", estime M. Fritsch.

"Aucun soulagement n'est attendu à court terme, ce qui signifie qu'une nouvelle hausse des prix est tout à fait possible", abonde-t-il.

A Londres, la tonne de cacao pour livraison en mai valait 5.220 livres sterling, contre 5.300 livres sterling une semaine plus tôt en fin de séance.

A New York, la tonne pour livraison le même mois valait dans le même temps 6.391 dollars, contre 6.327 dollars vendredi dernier.

Le cuivre en forme

Le cours du cuivre a monté sur la semaine à la Bourse des métaux de Londres (LME), poussé par la résilience de la demande de Chine, gros pays consommateur de métaux industriels.

"Les importations chinoises de cuivre brut ont augmenté en janvier et février sur un an", affirme Thu Lan Nguyen, de Commerzbank, citant les données des autorités douanières du pays.

Par ailleurs, l'analyste mentionne également la diminution des stocks surveillés par le LME.

Plus généralement, "les métaux de base ont bénéficié d'une augmentation temporaire des spéculations sur la réduction des taux d'intérêt américains", explique Thu Lan Nguyen.

Un environnement de taux plus bas pèse non seulement sur le dollar, rendant les matières premières libellées en dollar plus attrayantes pour les investisseurs utilisant des devises étrangères, mais stimule aussi la croissance, et ainsi la demande en métaux de base.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 8.582 dollars vendredi, contre 8.503,50 dollars à la clôture sept jours plus tôt.

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