Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé dans le rouge pour sa première séance de la semaine. La prudence était de mise alors que plusieurs banques centrales, dont la Réserve fédérale américaine (Fed), la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque nationale suisse (BNS) ont programmé leurs décisions de politique monétaire cette semaine. Le SMI a terminé au-dessus de la barre des 11'000 points.

A New York, Wall Street progressait en matinée alors que la semaine s'annonce cruciale avec un indicateur d'inflation et les décisions de la Fed.

Pour Patrick O'Hare, de Briefing.com, ce début de semaine dans le vert tenait surtout à une chasse aux bonnes affaires, après deux semaines difficiles pour Wall Street.

Après l'inflation CPI en novembre mardi (attendue en hausse de 0,2% sur un mois contre 0,4% en octobre), la Fed annoncera mercredi sa décision de politique monétaire, les opérateurs tablant sur un relèvement d'un demi-point de pourcentage du taux directeur.

Cela porterait ce dernier entre 4,25% et 4,50%, au plus haut depuis 15 ans. En un an seulement, il aurait grimpé de quatre points et demi, du jamais vu dans l'ère moderne.

"Si le pic de l'inflation semble avoir été atteint, les hausses de salaires se poursuivent dans un contexte de résilience de l'économie américaine", a rappelé Franck Dixmier, directeur mondial des gestions obligataires d'Allianz Global Investors. "La Fed doit donc continuer le réglage restrictif de sa politique monétaire", selon lui.

"Ce qui va se passer" côté Fed "est déjà intégré", fait valoir Maris Ogg, de Tower Bridge Advisors, qui n'attend pas de surprise de la conférence de presse du président de la Fed, Jerome Powell.

Le SMI a fini en recul de 0,31% à 11'033,64 points, avec un plus bas à 10'989,77 et un plus haut à 11'050,30. Le SLI a cédé 0,34% à 1687,50 points et le SPI 0,28% à 14'073,60 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 24 ont reculé et 6 avancé.

Alcon (+1,7%) précède Lonza (+1,3%) et VAT (+0,9%) sur le podium du jour. Straumann (+0,5%), Partners Group (+0,4%) et Nestlé (+0,2%) sont les autres gagnants.

Nestlé va construire un nouveau site de production en Ukraine. Le montant de l'investissement avoisine 40 millions de francs suisses.

Les pharma Novartis (-0,6%) et Roche (-0,4%) ont cédé du terrain.

Roche a annoncé le départ du directeur de la division pharmaceutique, Bill Anderson et diverses nominations, notamment celle du directeur général de Nestlé Mark Schneider comme membre au conseil d'administration et la confirmation de l'accession à la présidence du conseil de l'actuel directeur général Severin Schwan.

Roche a aussi assuré avoir observé à l'occasion d'une étude clinique avancée une supériorité du Polivy (polatuzumab védotine) en combinaison avec Mabthera/Rituxan (rituximab) et une chimiothérapie sur le standard actuel en première ligne de traitement contre le lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB).

Novartis s'est porté acquéreur du principal produit en développement du laboratoire coloradien Clovis Oncology, qui a dans la foulée demandé à être placé sous la protection de la loi sur les faillites. L'offre fait office de socle pour une mise aux enchères ultérieure.

Credit Suisse (-1,7% à 3,089 francs suisses) a fini lanterne rouge, derrière SGS (1,3%) et Julius Bär, AMS Osram et Adecco (toutes -1,2%).

Le numéro deux bancaire helvétique a accordé en automne 2020 un crédit d'urgence de 140 millions de dollars au prestataire de services d'affacturage Greensill, qui a entre-temps fait faillite. Selon le Financial Times (FT), la banque aux deux voiles aurait accepté à cette occasion des garanties "douteuses", ce qui jette une nouvelle lumière crue sur sa gestion des risques.

Julius Bär a annoncé que l'écart d'acquisition (goodwill) de son investissement dans sa filiale italienne de gestion d'actifs et de fortune Kairos Management fera l'objet d'une nouvelle dépréciation. Cette dernière, ainsi que celle des relations clients résiduelles, devrait entraîner une charge avant impôts de 57 millions de francs suisses, qui figurera dans les états financiers pour l'exercice 2022.

Sur le marché élargi, Clariant (-1,7%) a annoncé un amortissement d'environ 225 millions de francs suisses lié à son usine de bioéthanol de Podari, en Roumanie. Le site doit traiter quelque 250'000 tonnes de résidus agricoles par année pour produire environ 50'000 tonnes d'éthanol cellulosique. Le bâlois assure que l'amortissement sera sans effet sur la trésorerie et sera comptabilisé en décembre, donc visible dans les résultats annuels qui seront publiés le 2 mars 2023.

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